
“Certains considèrent presque une chevelure comme une parure, un vrai bijou.”
My Little Brasil donne la parole à ses élèves : Marion Robillard, perruquière et élève de My Little Brasil, s’est livrée à nous.
Elle nous explique sa passion, son métier de perruquier, un travail mêlant exigence et divertissement.
“Je n’ai jamais cessé d’aimer cette matière.”
Plus jeune, j’ai d’abord commencé par un CAP Coiffure en 2004, puis après ma formation, j’ai choisi d’élargir mes connaissances en passant un Bac Littéraire option Arts plastiques, tout en sachant qu’un jour, le cheveu repointerait le bout de son nez.
Trois ans plus tard, mon Bac en poche, j’ai découvert d’autres options de carrière dans le métier que j’affectionnais. En effet, un lycée parisien relançait une formation, un Bac Professionnel : celui de «Perruquier-Posticheur».
Mes valises étaient prêtes ! C’est après un entretien et beaucoup d’excitation que ma nouvelle formation débutait, une formation que je considère aujourd’hui être le métier de toute une vie. Pendant ces deux ans j’ai beaucoup appris, eu la chance de découvrir des lieux prestigieux dans le monde du spectacle, mais aussi dans des ateliers de fabrication ou encore de grands instituts capillaires.
Par la suite, j’ai été contactée pour travailler chez « Any D’Avray ». Institut de renom, je me suis principalement occupée des femmes atteintes de cancer, d’alopécie, ou d’un « simple » besoin esthétique. Mon rôle : leur trouver/créer une chevelure temporaire, les faire sourire, les faire se retrouver comme elles étaient avant leur chute de cheveux. C’est pendant cette période que je me suis rendue compte de l’impact, de l’importance et de la démesure qu’a parfois le cheveu sur l’individu…
Après quelques années d’une telle « pression », je me suis dit qu’il était temps pour moi de profiter d’une autre facette que pouvait m’offrir ce métier, celle du « divertissement ». J’avais un rêve d’ado, celui de travailler à Camden Town avec les Punks, quand je serais « grande ». Et bien ce n’est pas dans le quartier de Camden que j’ai réalisé mon rêve, mais toujours à Londres, puisque j’ai pu intégrer l’équipe de l’English National Opera, dit The Colliseum. J’ai également fabriquer pour des comédies musicales, la télévision, le théâtre.
Mais que fait-on réellement quand on est perruquier ?
Le métier de perruquier, c’est avant tout un métier de passion. Il exige patience et persévérance. En effet, fabriquer une perruque, c’est avant tout prendre l’empreinte d’un crane, ses mesures, puis recréer via un moule, (comme une sorte de « positif/négatif ») la forme sur une tête en bois, ou en son, grâce a un « bourrage ». Pour moi, c’est du coton, et beaucoup de scotch ! Mais il existe d’autres façons de procéder. Vient ensuite la fabrication de la base, encore une fois différente suivant de nombreux critères. La plupart seront faites de tulle. Ce sont des heures de coutures au crochet (8h à 20h). Mais là n’est pas le moment où la patience est la plus requise, c’est l’implantation de cheveux qui en déroutera plus d’un ! Pour moi, c’est le moment le plus excitant… Celle-ci se pratique également au crochet. Pour certaines zones de la perruque, les cheveux seront implantés un par un. Pour une chevelure entière, le travail peut varier entre 50 et 80h (voir plus). Les impatients… hmmmm, pas la peine d’insister !!!
« Le travail est sur-mesure, et au cas par cas. »
Il existe de nombreuses et différentes méthodes qu’un perruquier utilise pour la fabrication, mais dans la plupart des cas, une perruque se veut naturelle, fine et invisible. Le travail est sur-mesure, et au cas par cas. En plus de la perruque, le métier consiste également à la création de postiches faciaux ; moustaches, barbes ou encore sourcils, et là, viennent se glisser dans le vocabulaire du perruquier des termes peu connus ou oubliés tels que le « métier à tisser », le « cardage », le « crin de cheval », ou même le « poil de yack ».
« Voir son travail monter sur scène, cela n’a pas de prix. »
Bienvenue au XVIIIème siècle ! A l’opéra, le programme c’est de confectionner la journée, puis toujours motivé, de « runner » le show du soir : Préparer les artistes – de la pose de la perruque au maquillage – et enfin, voir son travail « monter sur scène ». Cela n’a pas de prix… De « Madame Butterfly » en passant par « Don Giovanni », « The Magic Flute » et bien d’autres encore, l’ambiance est à la création et au travail de qualité. Ma vie londonienne s’est terminée sur une expérience de « supervisor » sur une scène plus petite que celle du « Coliseum » mais non moins magique, celle du « Young Vic » pour un show intitulé « Once in a Lifetime ».
« Un autre amour, celui-ci plus humain, c’est mon envie de vivre au Brésil ! »
Ici c’était 23 perruques (!), 13 artistes et beaucoup de challenge ! Malgré tout l’amour que je peux éprouver pour mon métier, j’ai comme beaucoup d’entre nous qui avons traversé l’Atlantique, un autre amour. Celui-ci plus humain, c’est mon envie de vivre au Brésil !
J’ai donc fait le choix de tout laisser de côté pendant une petite période (pas trop longue je l’espère) et de tenter l’aventure (encore une autre !!). Je tends à croire qu’un avenir professionnel peut s’ouvrir à moi ici. C’est donc après ma décision que j’ai commencé à regarder les possibilités qui s’offraient à moi pour rester un peu plus de 3 mois sur le sol brésilien !
« Chez My Little Brasil, c’est à des cours passionnants et élaborés auquels j’assiste. »
Ne parlant pas du tout portugais, l’option d’apprendre avant tout la langue était sans nulle doute mon choix. J’ai rapidement trouvé la page My Little Brasil. J’ai trouvé l’attrait du site incomparable à d’autres options.
Un site clair, engageant et excitant ! J’ai vite eu l’occasion de skyper avec une des conseillères de l’école. Cette dernière ne m’a pas vendu de « rêve » quant aux débouchées que mon métier peut m’offrir et ne m’a forcée en rien à l’inscription (ce que j’ai apprécié !). My Little Brasil ne sera pas la réponse à tout, mais pourra en revanche être un bon tremplin et une solution « rassurante » dans les premiers mois de ce changement de vie plutôt important.
Enfin arrivée sur place, l’école ne m’a pas déçue tant leur souci de nous faire nous sentir « biens, et intégrés » est réel. Chaque question est prise en considération, de la démarche administrative à « Tu penses que je devrais aller dans quel quartier pour le carnaval ce weekend ? ». L’intensité des cours n’est pas non plus une « promesse en l’air », et le besoin des profs de nous faire découvrir la langue mais aussi les cultures diverses de leur pays est au rendez-vous.
« J’aime cette vie aux portions de nourritures gigantesques et aux saveurs et couleurs multiples. »
De la nourriture aux différents points culturels du pays à visiter, en passant par les « prépositions et le plus que parfait », c’est à des cours passionnants et élaborés auquels j’assiste. Enfin, après l’aventure My Little Brasil, ayant avec moi ici à São Paulo tout mon matériel pour continuer mes projets, je souhaiterais me mettre ou être mise en contact avec des professionnels du monde du spectacle ou tout autre clientèle qui le désire afin de fabriquer pour eux. J’ai conscience que mon métier ne court pas les rues, et si, faute de ne pas trouver de structure, l’option est de m’installer indépendamment, c’est une éventualité à laquelle je pense… Encore me faut-il quelques petits contacts !! J’ai découvert ici que le « Brésilien » est patient et aimant avant tout et, je l’avoue, après avoir vécue à Paris et Londres, j’aspire à gagner un peu de leur caractère ! J’aime cette vie aux portions de nourritures gigantesques et aux saveurs et couleurs multiples. La promiscuité soudaine que tu as avec le dentiste qui, quand il veut te dire « au revoir », t’embrasse ou bien même te répond en « emoji » par WhatsApp quand tu lui demandes la confirmation de ton rendez-vous. Les discussions impromptues, plus que joviales et parfois chantantes avec le chauffeur de taxi. Bref, il y aurait tellement de choses à raconter quant aux surprises que t’apportent ces habitants et ce pays, que ce (déjà) long « article » ne finirait plus… Je pense ne pas m’être trompée dans mon choix que d’avoir survolé l’Atlantique, et j’ai soif de découvrir ce qu’est un quotidien de travail, ici au Brésil.
Et puis quand on a des rêves, le doute est parfois permis, mais il faut aller jusqu’au bout… My Little Brasil m’offre déjà la possibilité que vous vous attardiez sur mon profil… Pas mal !
Témoignage recueilli par Simon Cohen, pour My Little Brasil.
Les 23 perruques de Once in a Lifetime !
Belle aventure en continuant ce métier si riche, Catherine Levacher
Merci Catherine !