
Depuis des siècles, les pierres précieuses sont considérées comme des objets de grande valeur, servant parfois de monnaie d’échange, portées par les grands monarques partout dans le monde. Elles sont aussi l’objet de plusieurs croyances extravagantes, et on leur attribue parfois des vertus médicinales.
Le Brésil : une réserve naturelle de pierres précieuses
Le Brésil est à l’origine d’environ un tiers des gemmes commercialisées dans le monde, grâce notamment à l’État du Minas Gerais, grand comme la France, qui constitue l’une des plus grandes réserves de pierres de couleur au monde : des émeraudes, des aigues-marines, des tourmalines, des topazes, une grande variété de quartz dont des améthystes et des agates, tout comme des alexandrites ainsi qu’une très grande variété d’autres minéraux et de gemmes.
Cet État est si riche en mines de pierres précieuses et en particulier en mines d’émeraudes qu’il inspira le nom donné à la région : “Mines communes“, c’est-à-dire des mines dépendant de la couronne portugaise.
Ouro Preto dans le Minas Gerais, l’Eldorado du Brésil
La ville historique d’Ouro Preto (en français « or noir ») située à environ 100 km de Belo Horizonte, dans les montagnes du Minas Gerais, est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle fut fondée en 1711 dans de hautes collines, que les mineurs creuseront, après avoir auparavant découvert de l’or dans les rivières.
En 1750, période de véritable « ruée vers l’or », Ouro Preto comptait plus d’habitants que Rio de Janeiro ou même New York ! Ensuite sa démographie a très vite dégringolé pour n’atteindre que 40 000 habitants aujourd’hui car les réserves d’or se sont épuisées au XIXe siècle.
L’architecture ressemble beaucoup à celle de Lisbonne étant donné que ce sont les colons portugais qui ont construit les églises. Elle fait partie d’un ensemble de charmantes petites villes historiques que l’on appelle le « Brésil historique » ou « vieux Brésil », avec Diamantina et Mariana notamment.
Teófilo Otoni, le carrefour brésilien du commerce de pierres précieuses
C’est à Teófilo Otoni que le commerce de ces pierres bat son plein car c’est dans cette ville que se trouve le plus grand centre de commerce de pierres de la région. Le commerce s’organise librement dans les rues et les magasins spécialisés en regorgent. Il y a même des centres privés où les pierres sont présentées aux “professionnels”, et sur la grande place le commerce se réalise sans règles établies, instinctivement. Ouro Preto et Teófilo Otoni sont donc les « poumons » du Minas Gerais grâce à l’activité et les richesses que génèrent les pierres précieuses.
La topaze impériale : le gisement brésilien unique au monde
Quant à la topaze, un immense gisement fut découvert en 1730 et son exploitation est aujourd’hui unique au monde. Depuis des millénaires, son éclat orangé est assimilé à celui du soleil.
C’est justement à Ouro Preto que se trouve la plus rare et plus belle de toutes les topazes, à laquelle les tsars russes glissèrent l’adjectif «Impériale ». En effet, le Minas Gerais est l’unique région au monde où l’on exploite encore cette magnifique gemme, les gisements du reste du monde comme le Pakistan s’étant tous éteints.
Malheureusement, comme la plupart des ressources, la topaze impériale d’Ouro Preto se raréfie d’année en année, on estime qu’elle s’épuisera dans quelques années.
Le Brésil a-t-il de quoi être inquiet par cette raréfaction des gisements en pierres précieuses ?
Vous avez envie de visiter le Minas Gerais ? Retrouvez notre article sur Ouro Preto.
Par Thibault Viel pour My Little Brasil.
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