L’année 1997 m’a offert la chance de connaître la France. Comme élève de l’Université Fédérale d’Uberlândia, les portes de l’INSA de Lyon m’ont été grandes ouvertes. Peu après je me suis rendu compte que s’ouvraient à moi aussi les portes du monde, qui devenait à sa façon un peu plus petit.
L’INSA est un endroit accueillant. J’ai eu l’honneur d’y suivre les cours de 5ème année de Génie Electronique. Parallèlement, j’ai suivi un stage chez CREATIS, un laboratoire situé sur le campus, où j’ai pu faire partie d’un grand projet étudiant. A la fin, le projet est devenu un logiciel d’analyse des images de résonnance magnétique du cœur et qui permet de faire le diagnostic automatique des régions saines ou ischémiques. Ce projet fut un succès car implanté à l’Hôpital Neuro-cardiologique de Lyon.
Peu à peu, la France a pris ses racines en moi, et au but d’un an il y avait déjà un résultat important : une langue maîtrisée, une nouvelle culture découverte et des nombreux nouveaux amis, avec lesquels je garde contact encore aujourd’hui. Les Chorrier-Collet, par exemple, de la campagne vers Bourg-en-Bresse, sont pour moi comme une famille. On s’est d’ailleurs retrouvés la semaine dernière pour faire un tour ensemble au sud du Brésil.
En revenant au Brésil en 1998 – le jour de la finale de la Coup du Monde -, j’ai travaillé 2 ans chez SMAR, une entreprise brésilienne du domaine de l’automation industrielle. Le travail était motivant, irréprochable, mais il me manquait quelque chose. En vrai, je cherchais toujours une nouvelle chance de repartir en France. Et voilà que je reçois une proposition de travail dans une entreprise allemande. Mais je venais d’apprendre le français et quelqu’un me proposait l’Allemagne ! Je me suis vite aperçu qu’il s’agissait de l’opportunité que j’attendais : l’Europe, y comprise la France.Ainsi, j’ai été embauché chez VDO en l’an 2000. Ma mission était d’établir au Brésil un centre de développement de projets de software pour des tableaux de bord et d’autres centrales électroniques véhiculaires. A l’époque, la filiale brésilienne ne faisait que de la production, les projets étaient tous créés en Europe. Puis, il fallu investir en technologie et commencer à faire des projets au Brésil, adaptés aux besoins du marché local.
Pour absorber le savoir-faire de base, j’ai travaillé presque 4 ans en Allemagne, pendant que le centre de développement commençait à se former au Brésil. Étant en Europe, j’ai souvent fait un tour en France.
Techniquement, l’électronique embarquée en voiture est un domaine si passionnant, que j’ai du mal à ne me pas prolonger ici sur le thème. J’y travaille depuis 11 ans. En 200,1 VDO est devenue Siemens-VDO et finalement, en 2008, Continental Automotive. Si, si, c’est la même entreprise qui produit les fameux pneus, et encore un tas d’autres composants véhiculaires. Il s’agit d’un domaine de travail magnifique du point de vue de la Génie. Aujourd’hui je dirige une équipe de 18 ingénieurs à Guarulhos, qui développent et valident du software embarqué pour beaucoup de marques automobiles présentes au marché brésilien : GM, Volkswagen, FORD, FIAT, PSA, Toyota et Hyundai. Nos principaux produits sont des tableaux de bords et des contrôleurs électroniques de climatisation.
Pour conclure sur mes aventures internationales, je constate que la rencontre d’autres cultures et le respect des différences sont une recette infaillible pour l’élargissement des connaissances et le développement personnel. Je finis ce témoignage très reconnaissant du rôle que la France et l’Allemagne ont joué – et jouent encore – dans ma vie.
Eduardo Zanlorenzi pour MyLittleBrasil