Manoella Farenzena : radiographie du marché du recrutement Top Executives au Brésil

Manoella, brésilienne, travaille chez Korn Ferry, une entreprise de recrutement de cadres supérieurs à l’échelle internationale. En tant que chasseur de tête, son travail de recherche l’amène à connaître différents secteurs de l’économie allant de l’industrie aux services et à avoir une connaissance approfondie du marché du travail des cadres supérieurs au Brésil.

Quels secteurs recrutent le plus aujourd’hui au Brésil ?

La plupart des secteurs recrutent, mais il est vrai que certains se développent de manière exponentielle aujourd’hui. Par exemple, le secteur de la technologie, de la haute technologie, notamment, ou encore des télécommunications sont perpétuellement en train de croître. Cela se ressent donc au niveau des demandes de recrutement.

D’ailleurs, certains de ces secteurs manquent cruellement de cadres comme par exemple la Haute Technologie. Cela s’explique, d’une part, par le fait que l’on manque cruellement d’ingénieurs au Brésil ; or ce secteur requiert beaucoup de profils scientifiques. Mais on peut également considérer que le pays manque de cadres d’une manière générale. Le marché brésilien grandit très vite, mais, paralèllement, il ne forme pas suffisamment de leaders. Les jeunes sont donc promus très rapidement et les évolutions de carrières sont soutenues.

Pensez-vous que le gouvernement devrait faciliter le recrutement des cadres étrangers pour pallier ce manque ?

Certainement. Il y a des milliers de professionnels qui veulent venir ici et les entreprises ont besoin de ces profils.

En plus de combler un manque, un groupe peut réellement tirer profit de l’emploi de quelqu’un venu de l’étranger. Cela lui apporte une vision différente avec des particularités culturelles qui peuvent produire un renouveau dans l’entreprise et augmenter sa productivité.

Les Brésiliens sont d’ailleurs très ouverts envers les Étrangers et les entreprises brésiliennes embaucheraient sans doute beaucoup plus à l’international si le gouvernement facilitait les procédures. Aujourd’hui c’est très long et très cher d’obtenir un visa de travail, ce qui freine considérablement l’emploi des profils internationaux.

Néanmoins, il ne faut pas oublier que le recrutement des étrangers ne peut être intéressant que si ceux-ci maîtrisent le portugais et ont déjà une connaissance du marché brésilien. Sans ces deux compétences essentielles les entreprises ne seront pas intéressées.

Selon vous, quelles sont les qualités principales d’un cadre supérieur ?

Cela dépend beaucoup du poste, mais je pense que l’on peut définir certaines qualités comme essentielles.

Chez Korn Ferry on parle d’une qualité en particulier qui s’appelle « learning agility » (agilité d’apprendre). Celle-ci regroupe plusieurs qualités différentes. Quelqu’un qui possède cette qualité doit d’abord être quelqu’un qui se connaît bien lui-même, qui connaît ses défauts, ses habitudes, ses tendances. Ce doit aussi être quelqu’un qui inspire ses collaborateurs, qui leur permette d’être créatifs, tout en étant juste avec eux. Un bon cadre doit également toujours veiller à réaliser ses objectifs. Enfin ce doit être quelqu’un de curieux, ayant la volonté d’apprendre et sachant s’adapter très rapidement au changement.

On peut donc regrouper ces qualités autour de 4 domaines majeurs :

• son rapport avec les autres collaborateurs,
• son rapport avec les résultats,
• son rapport avec les idées (curieux, inspirant),
• son rapport avec le changement.

Comment Korn Ferry parvient-il à évaluer ces capacités ?

Nous pouvons procéder de différentes manières. Nous avons un test réalisé par Korn Ferry et qui permet de tester les cadres que nous rencontrons sur ces qualités. Nous faisons aussi beaucoup d’entretiens de compétences. Cet entretien consiste à appuyer toutes les réponses aux questions posées sur des exemples concrets issus de son expérience professionnelle en analysant le problème concerné, la situation, et en expliquant comment on y a fait face et ce que l’on en a retiré.

Par Alice Renard pour My Little Brasil

Alexandrine

Française, normalienne (ENS Cachan) et diplômée d'un DEA (Sciences Po Paris), je réside au Brésil depuis 2002 où je suis devenue entrepreneur. J'ai cofondé et dirige l'IFESP (ifesp.com.br), My Little Brasil (myllittlebrasil.com.br) et Speak Portuguese Brazil (speakportuguesebrazil.com.br), ainsi que deux plateformes d'enseignement en ligne (cursodefrancesonline.com.br et portugaisenligne.com) dont la mission commune est de créer des ponts entre le Brésil et la France dans le domaine du e-learning, de l'enseignement des langues, de la formation professionnelle et coaching. J'exerce comme coach (ICF), Praticienne PNL, Kahler Trainer & Coach certifiée PCM - Process Communication Model®, et experte Gestion des conflits (IWD)

[Stage/Job] Instructeur de français à São Paulo
23 de julho de 2018

[News] Ce qui change avec la nouvelle Loi du Travail au Brésil
27 de julho de 2017

[Ranking] Les 25 entreprises qui font rêver les Brésiliens
18 de maio de 2017

Envoi d’un dirigeant expatrié au Brésil
27 de janeiro de 2017

Travail qualifié au Brésil : la place des étrangers ?
20 de outubro de 2016

Travailler au Brésil : faut-il parler portugais ?
15 de julho de 2016