Parmi les conférences du Women’s Forum Brazil 2014 auxquelles My Little Brasil a assisté, l’une d’entre elle nous a particulièrement attiré notre attention : Nós temos que falar sobre o machismo (Nous devons parler du machisme) qui a traité du machisme au Brésil et des violences faites aux femmes. My Little Brasil revient sur les points principaux.
Le Brésil toujours en retard sur la parité homme-femme
Le Brésil a connu de grands bouleversements durant cette décennie. Pourtant, le progrès économique fulgurant ne s’est pas toujours accompagné de l’évolution des mœurs. En 2013, le World Economic Forum a classé le Brésil en 62ème position sur 136 pays évalués en terme de parité homme-femme. Malheureusement, le machisme est toujours très ancré dans la culture brésilienne.
L’étude de l’Institut Avon sur la perception masculine des violences domestiques
L’institut d’études Avon, présent lors du Women’s Forum Brazil 2014, a publié une étude sur la perception masculine des violences domestiques contre les femmes. Malgré un certain progrès, de nombreux préjugés perdurent. Par exemple, parmi les hommes interrogés, 85% pensent qu’il est inacceptable qu’une femme soit ivre, 69% d’entre eux pensent qu’une femme ne peut pas sortir avec des amis sans son mari et plus effrayant encore, 89% des hommes considèrent inacceptable qu’une femme ne s’occupe pas des tâches domestiques.
Selon cette même étude, les caractéristiques attribuées à la gent féminine sont la faculté à communiquer et parler des problèmes, la tendresse, la jalousie et la capacité à aimer.
La Lei Maria da Penha pour la protection des femmes
En 2006, le gouvernement brésilien a mis en place la Lei Maria da Penha, une loi destinée à la protection des femmes qui subissent des violences de la part de leur conjoint. Cette législation est considérée comme l’une des plus avancées en la matière. Cette loi a été nommée en hommage Maria da Penha qui fut victime pendant 23 ans de violences conjugales et de deux tentatives d’assassinat dont l’une la laissant paraplégique. Son mari fut condamné à 19 ans de prison mais ne passa que deux ans derrière les barreaux.
Au sein de cette loi sont définies comme formes de violences :
– les violences physiques
– les violences psychologiques
– les violences sexuelles
– les violences patrimoniales
– les violences morales
Cette loi considère comme violence domestique ou familiale contre une femme toute violence commise par un des membres du foyer, au sein d’une même famille, ou au sein d’un couple même sans vie conjugale. De la loi Maria da Penha résulte la création de deux Tribunaux de Violences Domestiques et Familiales contre la Femme. Désormais, tout un dispositif est mis en place lorsqu’une femme manifeste avoir été victime de violences domestiques. Des mesures ont également été mises en place comme la prise en charge de la femme dans des casas-abrigos (refuges), des restrictions de contact entre la victime, son entourage et son agresseur mais aussi de sévères peines de prison.
La campagne #euligo180 pour dénoncer les violences faites aux femmes
Aujourd’hui, les violences contre les femmes sont très présentes au Brésil et dans la majorité des cas, cette violence s’exerce au sein du foyer. Lors de l’ouverture du Women’s Forum Brazil 2014, la Ministre des Politiques Publiques pour les Femmes Eleonora Menucci de Oliveira a présenté la campagne contre les violences faites aux femmes (#Euligo180). Cette campagne présente le numéro d’urgence 180 destiné aux femmes qui subissent des violences. L’objectif est d’inciter les femmes à dénoncer leur agresseur et à ne plus tolérer ce genre de violences.
Et vous ? Avez-vous souffert du machisme au Brésil ? Voyez-vous des différences avec la France ?
Et pour aller plus loin, retrouver notre portrait de Camila Morsch, la brésilienne qui se bat contre les inégalités.
Par Camélia Docquin pour My Little Brasil.