« Les entreprises brésiliennes n’innovent pas… car elles n’en ont tout simplement pas besoin ! » C’est ainsi que Pedro Passos, co-fondateur et co-président du conseil
d’administration de Natura, explique – tout en le regrettant – le manque d’innovation au Brésil.
Pourquoi les entreprises brésiliennes n’innovent pas ?
C’était à Rio, début mai. Pedro Passos s’adressait à un auditoire restreint de chercheurs et d’entrepreneurs invités par l’Académie Brésilienne des Sciences.
Selon lui, si les entreprises brésiliennes n’innovent pas, ce ne serait pas seulement – et pas fondamentalement – faute de moyens ou en raison d’obstacles légaux, mais parce qu’elles n’auraient aucune incitation à être plus compétitives sur un marché protectionniste fermé à la concurrence internationale.
Pensons aux acteurs de l’industrie brésilienne qui vivent de l’exportation de matières premières. Pensons aux PME brésiliennes qui vendent leurs produits et services sur un marché national encore très peu concurrentiel.
Qui a intérêt à ouvrir le marché brésilien ?
En résumé, petites ou grandes, les entreprises brésiliennes bénéficieraient d’un effet de rente sur un marché local captif, encore très (trop) protégé : « Celui qui n’est pas en compétition sur le marché international voit son marché se refermer sur lui-même, ce qui fait que l’entreprise n’a pas besoin d’innover ».
A court terme, ce sont les consommateurs qui pâtissent le plus de cette situation : « Sur le marché national, il y a plus de facilités, le risque est moindre, l’appétit d’innovation est plus faible, et l’entreprise peut offrir un produit de qualité inférieure. » A long terme, c’est toute l’économie.
La conclusion est évidente : pour innover plus, le Brésil doit s’ouvrir à la concurrence, telle est la conclusion de l’entrepreneur : « Si le Brésil souhaite être plus innovateur, il doit ouvrir ses frontières et entrer sur le marché global (des technologies) ». Dans ce contexte, les programmes d’incitation à l’innovation peuvent apparaître comme un palliatif, utile, mais insuffisant.
Un autre conférencier, Bernardo Gradin, ex-président de Braskem et actuel président de Gran-Bio, a quant à lui attiré l’attention sur d’autres facteurs, notamment le manque de protection de la propriété intellectuelle au Brésil. « Il vaut mieux copier au Brésil, car l’environnement ne protège pas celui qui crée », a-t-il affirmé. Contrairement au discours commun qui en appelle aux politiques publiques, c’est aux entreprises qu’il a demandé de prendre ce dossier en main. Excellent cas d’action collective… à suivre.
Coup de projecteur sur Pedro Luiz Barreiros Passos, Co-président du conseil d’administration
Pedro Luiz Passos est diplômé de l’Ecole Polytechnique de l’USP, en Ingénierie de
la Production et de la Fondation Getúlio Vargas (FGV) en Administration. A partir de
1975, il assume des fonctions de gestion au sein de diverses entreprises de métaux
et d’industrie ferroviaire. Il découvre les cosmétiques en 1983 comme gérant de
YGA, une société qui fabrique et commercialise des produits de parfumerie et de
maquillage sous la marque L’arc en Ciel. En 1988, lors de la fusion des cinq
entreprises qui composaient le “système Natura” et dont faisait partie YGA, il devient
Directeur Général et administrateur en chef de cette nouvelle entreprise. En 1998, il
est nommé président des opérations de Natura Cosméticos S.A., puis Président-directeur de Natura. En 2004, P. Passos devient le troisième co-président du conseil d’administration de Natura.
Par Alexandrine Brami pour My Little Brasil
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Bonjour,
Merci pour ce très bon article ; je suis entrepreneur français Conseil en Innovation, sur Marseille ; vue la puissance du Brésil et sa richesse en matières premières, aujourd’hui est, à mon avis, un moment favorable pour déployer de grands programmes d’innovation dans tous domaines.je suis prêt à m’y investir
JM
Bonjour,
Merci pour ce très bon article ; je suis entrepreneur français Conseil en Innovation, sur Marseille ; vue la puissance du Brésil et sa richesse en matières premières, aujourd’hui est, à mon avis, un moment favorable pour déployer de grands programmes d’innovation dans tous domaines.je suis prêt à m’y investir
JM