
Quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a motivée à partir au Brésil ?
J’ai 31 ans dans quelques jours, je suis née à Saint Denis à la l’île de la Réunion, où j’ai fait ma scolarité. Après le baccalauréat, j’ai intégré l’Ecole des Beaux Arts. Une fois la licence passée, j’ai un peu dévié de parcours et passé le concours de l’Ecole d’Architecture. Après les trois premières années passées sur l’île, j’ai continué le Master à Bordeaux.
Stage, mémoire, diplôme et c’était bouclé. C’est à ce moment-là que j’ai acheté mon billet d’avion pour le Brésil. J’y pensais déjà depuis quelques années, mais j’avais des choses à terminer avant. Le Brésil c’était (et c’est toujours) un challenge personnel, une curiosité pour la culture sud-américaine, l’envie d’apprendre une nouvelle langue, de voyager loin et seule pour la première fois et voir ce dont j’étais capable de faire.
En quoi MyLittleBrasil vous a aidée dans vos débuts au Brésil ?
L’aventure dans un pays non-francophone, c’est génial. Mais avec une équipe de professionnels qui parlent votre langue quand vous arrivez … c’est mieux ! Donc dans un premier temps, c’est très rassurant !
Ensuite, apprendre une nouvelle langue faisait partie de mon défi, j’ai donc mis toutes les cartes de mon côté et suivi un cours intensif de 5 semaines pour atteindre un niveau intermédiaire. . Car bien que le portugais ressemble beaucoup à l’espagnol, les brésiliens apprécient lorsqu’un « gringo » fait l’effort d’apprendre la langue !
Roberto, notre professeur, ne parlait que très peu français à l’époque, et j’ai trouvé ça très bien. Difficile les premiers jours, mais l’oreille s’y fait d’autant plus rapidement. J’ai également rencontré une autre Julie, qui est une amie chère encore aujourd’hui. Dans le groupe, tout le monde était très différent mais à la fois on avait tous quelque chose en commun. Le package de MLB incluait également des workshops professionnels (CV en portugais, Linkedin), tout ce qu’il faut pour réellement débuter professionnellement et se rendre compte des différences et similitudes avec le monde du travail en France.
Après 1 an au Brésil, on ne se doutait plus que j’étais étrangère, les cours ont donc porté leurs fruits ! Merci MyLittleBrasil !
Aujourd’hui vous lancez votre marque, que propose-t-elle?
Flor da Mata est une marque slow qui propose une gamme d’accessoires éthiques et faits-main dans le sud du Brésil, à Florianópolis : sacs de plage, sacs à dos, pochettes en tout genre, serviettes de plage bi-matières et notre nouveauté : des hamacs en coton bio et tissé à la main.
Mais j’ai encore une épreuve à passer avant de rendre cela officiel : la campagne de (crowdfunding) financement participatif sur Ulule. N’hésitez pas à jeter un œil à la pré-vente ! (https://fr.ulule.com/flordamata/)
Pourquoi ce nom, Flor da mata, que signifie-t-il ?
En portugais, flor = fleur et mata = forêt. Mais pas n’importe quel type de forêt : la “mata atlântica”, qui n’existe qu’ici au Brésil et qui est la source d’inspiration des imprimés de la chita. C’est un tissu fleuri très coloré, traditionnel au Brésil, mais que les jeunes générations ont délaissé. Il ne reste que très peu de fabriques de chita, et elle n’est produite qu’ici au Brésil.
Flor da Mata c’est donc un hommage à deux éléments typiquement brésiliens : la chita et la mata.
Pouvez-vous détailler l’aspect solidaire et éthique ?
Je crois à un mode de consommation et de production différents pour le futur, alors j’ai décidé d’inscrire Flor da Mata dans une démarche éthique & solidaire, par cela j’entends :
– placer l’humain au cœur de l’organisation (que ce soit l’artisan, le fournisseur ou le client), en faisant preuve de transparence dans les discussions, et en prônant un mode de production “Slow” (mouvement Slow Fashion)
– faire bénéficier d’une partie de notre énergie et de nos ventes à la vie de notre localité (associations sportives, ONGs), une cause différente tous les mois (le calendrier 2018 est disponible sur notre site)
– créer une marque 100% Brésilienne en travaillant “super-localement” (hors mis notre fournisseur de toile de jute et les artisans tisseurs) tous nos partenaires se trouvent dans notre ville ou état.
– se rapprocher de la certification Fair-Trade. Nous choisissons nos partenaires avec soin, pour évoluer ensemble vers cet objectif pour ceux qui ne possèdent pas encore la certification.
Entreprendre au Brésil, quels sont les enjeux & les difficultés ?
La majeure difficulté se résume ainsi : comment entreprendre quand on est jeune diplômée, sans formation en gestion, ou en business, et sans expérience entrepreneuriale? Cela aurait été la même chose en France me direz-vous, mais le faire dans une langue qui n’est pas la votre, avec des lois et des règles qui ne vous sont pas familières, c’est effrayant, mais pas impossible. Des spécialistes vous accompagnent de A à Z et je recommande d’ailleurs de faire appel à leurs services pour ne pas que les procédures s’éternisent.
Mais il y a également le taux important de travail non déclaré qui rend les choses plus compliquées au Brésil, à n’importe quel moment et pour n’importe quel bien / service, vos prix peuvent se retrouver cassés de moitié par un concurrent non-déclaré. Il faut donc avoir un produit / service conceptualisé pour minimiser les risques que cela arrive.
L’enjeu le plus important dans le cas de Flor da Mata, est de créer une marque 100% Brésil, mais en sachant qu’ici … ce qui est « local » est souvent dévalorisé. Inconsciemment, on accorde beaucoup plus de crédibilité à tout produit étranger, et moins à la production nationale. Flor da Mata va à l’encontre de ces clichés en offrant des pièces de qualité et dans l’ère du temps, en se procurant ses matières premières et sa main d’œuvre localement. Sacré défi !
Si vous aviez un conseil à donner aux français qui veulent s’expatrier ?
Pour une expatriation réussie au Brésil, le conseil numéro 1 à mon sens c’est la langue, faire l’effort d’avoir une base en portugais. Je recommande vivement My Little Brasil pour les nouveaux expatriés ayant des projets ici au Brésil ou souhaitant tout simplement tenter l’aventure brésilienne.
Après, je pense qu’il faut arriver avec des objectifs à atteindre évidemment mais surtout avec l’esprit ouvert et accepter de voir ses objectifs changer / évoluer. Le Brésil est un pays « jeune » comparé à la France. Ici, il y a beaucoup de contradictions, ils sont en avance sur beaucoup de choses et en retard sur d’autres. Il faut donc arriver en sachant que vous allez devoir vous adapter car le pays ne s’adaptera pas à vous. Mais c’est loin d’être compliqué !
Si vous embrassez la culture et le « jeitinho brasiliero» (la façon de faire brésilienne) alors n’y a aucun doute, vous vous intègrerez.
Quelque chose à ajouter ?
Si vous voulez en savoir plus sur Flor da Mata / ou acquérir un joli sac unique au prix de lancement / ou simplement aider une entrepreneuse française :
La pré-vente sur Ulule : https://fr.ulule.com/flordamata/
La page Facebook : https://www.facebook.com/amoflordamata/
Le compte Instagram : @amoflordamata
Le website (ventes désactivées pendant 30 jours) : www.amoflordamata.com