
Le Women’s Forum Brazil est vraiment une plateforme unique de rencontres. Tout y prête à débuter une conversation, même l’espace de recharge de téléphone portable. C’est ainsi que My Little Brasil a fait la rencontre de Jennifer Iverson, une américaine entrepreneuse pleine d’énergie et de talents ! Après avoir travaillé un peu partout en Europe, cette businesswomen s’est lancée dans l’entrepreneuriat au Brésil. Et Jennifer a beau être Américaine, elle a tenu à nous répondre en français !
Jennifer, qui êtes vous et comment êtes vous arrivée au Brésil ?
J’ai commencé mes études en Sciences Politiques à l’Université de Saint-Louis aux États-Unis. Le français étant la première langue que j’ai étudiée, je suis ensuite partie en échange un an à l’Université Lyon 3. Par la suite, j’ai fait mes débuts professionnels chez Lazard Frères à Londres dans la gestion de patrimoine, puis j’ai continué mon parcours dans des banques en Italie et en Suisse.
En 2006, comme beaucoup de femmes, j’ai tout lâché pour suivre mon mari au Brésil. Là, j’ai commencé à travailler pour une ONG qui s’occupait de favelas. C’est ainsi que je me suis découvert une passion pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises. J’ai eu envie à mon tour d’y contribuer.
J’ai toujours été une femme indépendante, et en Europe, j’avais du succès professionnellement. J’ai tout quitté pour suivre mon mari. Je n’étais pas habituée à être dépendante de quelqu’un, c’est pourquoi j’ai lancé en 2013 mon propre cabinet de consulting Primavera Consuloria.
Primavera est un cabinet qui propose de mettre en contact des grandes corporations, des ONG, des organisations à but non-lucratif, avec un partenaire fort au Brésil ou en Amérique Latine, en privilégiant le développement durable et les initiatives socio-économiques. Notre but est de créer une relation harmonieuse et mutuellement bénéfique entre le secteur privé et les communautés.
Depuis 2013, je suis également Directrice du Programme WeConnect au Brésil.
En quoi consiste le réseau WeConnect ?
WeConnect est un réseau international féminin qui met en relation des femmes entrepreneuses et des grandes multinationales. Le but est de donner à ces femmes l’accès aux grandes corporations pour faire du business, un peu comme nous le faisons aujourd’hui au Women’s Forum. Nous pensons que les femmes entrepreneuses sont des éléments clés dans le développement économique mondial et le développement durable. Pour faire partie de ce réseau, il suffit que 51% de l’entreprise soit géré par des femmes
Quels sont les principaux enjeux en tant que femme pour entreprendre au Brésil ?
Je n’ai pas l’impression qu’il y ait vraiment des différences entre les hommes est les femmes dans l’entrepreneuriat. Les enjeux sont les mêmes pour les deux sexes. Je pense qu’au Brésil, il y a beaucoup de limites et surtout une bureaucratie à laquelle nous ne sommes pas habitués. Les procédures sont lourdes et longues. En plus, les règles changent tout le temps ! Personnellement, j’ai fait le choix d’embaucher une personne dédiée à tout l’aspect législatif et bureaucratique. Je pense qu’il faut aussi savoir s’entourer de partenaires locaux.
Sinon, pour la petite anecdote, mes clients brésiliens pensent souvent que j’ai un supérieur hiérarchique masculin et sont surpris quand je leur dis que je suis la directrice. Alors, bien sûr, mon associé est un homme mais nous sommes au même niveau ! Mais sinon, je ne rencontre pas vraiment de problèmes en tant que femme. Je ne cherche pas les problèmes !
Quelle est l’objectif principal du Women’s Forum selon vous ?
Pour moi, le Women’s Forum a pour but de rapprocher des personnes qui n’auraient pas l’occasion de se connaitre dans d’autres circonstances, en particulier les femmes. Cet événement permet aux petits-entrepreneurs de se créer un réseau, de nouer de nouvelles relations pour renforcer le travail et d’aller plus loin. C’est important pour les femmes. Et surtout, ce genre d’initiatives permet de contribuer au développement du Brésil.
Retrouvez le portrait Jorge Abrahão, intervenant du Women’s Forum Brazil 2014.
Par Camélia Docquin pour My Little Brasil.
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