
Digital Factory est allé à la rencontre de Thiago de Carvalho, passionné d’entrepreneuriat, qui a créé plusieurs entreprises et coordonne aujourd’hui le pôle entrepreneuriat de l’Insper au Brésil, grande école de commerce de São Paulo.
Pourquoi et comment avez-vous commencé à vous impliquer dans le domaine de l’entrepreneuriat au Brésil ?
J’ai obtenu mon diplôme en publicité à la FAAP (Fundação Armando Álvares Penteado) en 2006. Après mes études j’ai été embauché en tant qu’analyste des opérations chez DIRECT TV pendant trois ans, puis chez Telefônica pendant deux ans pour m’occuper de la stratégie des canaux de distribution pour les petites et moyennes entreprises. Mais je n’avais qu’une chose en tête, entreprendre !
J’ai toujours été à l’affût de nouvelles opportunités commerciales. J’ai donc pensé qu’il était temps d’ouvrir ma propre entreprise. J’ai suivi un Certificate in Business Administration pendant 1 an à l’Insper, pout compléter ma formation. J’y ai acquis des connaissances en Finance, Economie et Gestion, domaines essentiels pour développer une entreprise.
Expliquez-nous vos débuts en tant que créateur d’entreprise.
Je me suis lancé dans l’aventure entrepreneuriale, en créant New Captain, une marque de sous-vêtements masculins.
J’ai d’abord essayé d’importer une marque de sous-vêtements d’Argentine au Brésil, mais ça n’a pas fonctionné. C’est aussi cela entreprendre ! Parfois cela marche et souvent c’est un échec, mais c’est comme cela que l’on apprend.
J’ai donc décidé de créer une marque à partir de rien directement Brésil. L’un des facteurs clés de succès est d’avoir choisi un associé qui connaissait très bien le marché des sous-vêtements.
A votre avis, qu’est ce qui a contribué au succès de la marque New Captain ?
Nous avons fait un travail de fond pour bâtir l’image de la marque en réalisant notamment, de nombreuses enquêtes terrains. Les sous-vêtements masculins qui existaient jusqu’alors au Brésil avaient un positionnement de marque démodé. Notre produit est arrivé sur le marché comme un produit moderne, sophistiqué, avec une variété de tissus et de finitions.
Nous avons aussi investi dans la communication, notamment dans la presse spécialisée et les canaux de distribution. En envoyant les sous-vêtements aux commerçants nous offrions des cintres personnalisés, permettant une présentation différente et impactante des produits dans les magasins.
En janvier 2010, j’ai vendu mes parts de la société pour faire face à de nouveaux défis. Je suis devenu gestionnaire de planification pour les petites et moyennes entreprises au sein du Groupe Santander.
Aujourd’hui, New Captain est toujours sur le marché et se porte très bien.
Coordinateur du pôle entrepreneuriat de l’Insper, pouvez-vous nous expliquer le rôle de ce pôle ?
L’Insper est un institut d’enseignement et de recherche en Business et Economie, dont le but est non lucratif qui accueille chaque année de nombreux élèves brésiliens et internationaux. Nous avons d’ailleurs deux partenaires en France pour les échanges universitaires : l’Université Paris Dauphine et l’ESCP.
L’Insper fonctionne comme une école de commerce et propose divers parcours de licence et master.
Le pôle entrepreneuriat de l’institut, reçoit quant à lui de jeunes entrepreneurs pendant six mois pour les aider à construire leurs Business Plan. Au terme de ces six mois ils pourront présenter leurs projets à des investisseurs !
Que pensez-vous de l’écosystème entrepreneurial au Brésil ?
Le marché de l’entrepreneuriat au Brésil a 40 ans de retard ! Le Brésil manque d’entrepreneurs innovants, leurs principales idées concernent toujours les mêmes secteurs : le prêt-à-porter, l’alimentaire et le bien-être. Je pense que ce retard est dû au manque de formation des entrepreneurs.
Certes la bureaucratie brésilienne complique la création d’entreprise, mais le fond du problème reste la formation. Il n’existe aucun master en entrepreneuriat au Brésil. Pour entreprendre il y a trois point qu’il faut maîtriser : la technique, la gestion et le comportement entrepreneurial. Or, l’entrepreneuriat s’apprend, comme un individu apprend à devenir chirurgien !
Si les entrepreneurs étaient bien formés ils n’auraient rien à perdre à entreprendre. Le marché du travail se porte bien au Brésil ce qui offre une sécurité non négligeable pour un entrepreneur : si son idée ne marche pas, il pourra trouver un travail facilement ! Alors que beaucoup voient le turnover comme un problème au Brésil, je le vois comme une opportunité pour entreprendre.
Par Alicia Fournier pour My Little Brasil
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