Digital Factory Brazil reçoit Zaby Currie, responsable du lancement, en Amérique Latine, de la plateforme de musique en ligne Spotify. Cette jeune femme franco-américaine, pleine d’énergie, revient sur son parcours et son nouveau défi : lancer Spotify au Brésil !
Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs votre parcours ?
J’ai fait mes études aux Etats-Unis, à la Georgetown University où j’ai obtenu une double maîtrise en Anglais et Histoire. Depuis toujours passionnée de musique, j’ai voulu orienter ma carrière professionnelle dans ce secteur.
C’est ainsi que j’ai intégré en 2007 en tant que chef de projet The MuseBox, agence de promotion d’artistes, spécialisée dans le marketing en ligne. J’ai travaillé ensuite pour AOL Publicité pendant quatre ans en tant que chef du personnel.
Cela fait maintenant un an que je m’occupe du lancement de Spotify en Amérique Latine.
Quelles sont vos principales stratégies pour Spotify Brésil ?
Nous voulons que Spotify Brésil soit le pôle principal de la marque en Amérique Latine.
Notre stratégie au Brésil sera axée marketing. En Suède Spotify est une entreprise suédoise] le plus important est le produit, l’essentiel étant de communiquer sur les attributs du produit. Aux États-Unis et au Brésil, communiquer sur l’image de marque est essentiel !
Nous allons lancer une plateforme internet qui sera totalement gratuite, tandis que l’application mobile sera payante. Il est très important qu’une partie de nos services soit gratuite. Ainsi, les utilisateurs pourront découvrir et se familiariser avec Spotify.
Nous avons aussi énormément travaillé sur le mode « hors ligne » de l’application mobile car la 3G au Brésil n’est pas accessible partout. Il est très important d’adapter sa stratégie aux différents pays où l’on s’implante.
Pourquoi avez-vous attendu jusqu’à aujourd’hui pour vous implanter au Brésil ?
De manière générale, nous pensons que pour ouvrir une structure dans un nouveau pays, quel qu’il soit, il est essentiel de bien comprendre les différences culturelles et d’anticiper les problèmes. Et cela prend du temps… D’autant plus dans le domaine de la musique, car il nous a fallu du temps, beaucoup de temps, pour créer des partenariats avec des Majors.
Concernant le Brésil, spécifiquement, c’est un pays compliqué et complexe pour entreprendre en raison, principalement, de la bureaucratie, qui est un vrai casse-tête. Le recrutement de professionnels hautement qualifiés est aussi un obstacle. Enfin, il y a un vrai problème de confiance au Brésil. Un « oui » ne veut rien dire ! Il vaut mieux le savoir, sinon on perd un temps précieux.
Bien que Spotify soit aujourd’hui une marque connue et reconnue sur le marché de la musique, la société reste une startup. Nous n’avions pas droit à l’erreur. C’est pourquoi s’implanter prend du temps, car il est essentiel de connaître des personnes qui comprennent les difficultés et besoins spécifiques du marché brésilien… pour éviter de faire des erreurs.
Vous venez de finir le lancement de Spotify au Mexique. Quelles sont les principales différences que vous avez rencontrées avec le Brésil ?
Il y a beaucoup de similitudes entre le Brésil et le Mexique. Cependant, au Brésil, l’écosystème digital doit avoir au moins six ans d’avance. Au Mexique, le digital est très nouveau et les Mexicains n’ont pas l’habitude de payer en ligne. Le point fort du Mexique concernant le marché de la musique est qu’ils investissent beaucoup dans le secteur de la musique, ils sont très “artist focus”.
Par Alexandrine Brami et Alicia Fournier, pour Digital Factory Brazil
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