
Ancien Managing Director chez BNP Paribas, aujourd’hui directeur commercial de la boutique Bolo e Bule, Jean-Baptiste Goethals a réalisé son rêve et changé de vie en quittant la banque pour entreprendre au Brésil. Il a eu la gentillesse de partager son parcours avec nous. Une belle preuve qu’une carrière peut se réinventer.
Jean-Baptiste, tu es né au Brésil, tu as vécu en France et aux États-Unis et tu es revenu au Brésil pour devenir entrepreneur… Raconte-nous ton parcours.
C’est ça, je suis né ici au Brésil à l’époque où mon père travaillait pour le bureau brésilien de Bull, une société française d’informatique. Je n’y avais cependant que très peu vécu puisque notre famille est retournée en France quand j’avais 2 ans. J’ai toujours eu le projet de revenir un jour au Brésil, je sentais depuis tout petit que je reviendrais faire ma vie ici.
Après des études de Finance à l’École Supérieure de Commerce de Rouen, j’ai fait un VIE au consulat de France à São Paulo, puis je suis retourné à Paris où j’ai travaillé comme consultant pendant 5 ans.
Ensuite je suis entré dans le monde de la finance chez BNP Paribas où j’ai exercé diverses fonctions pendant 14 ans au siège à Paris, avant d’être muté au Brésil. J’y suis resté pendant 6 ans, puis on m’a proposé d’aller travailler pour BNP à New-York.
J’ai accepté, mais des problèmes structurels au sein de la banque ont fait qu’au bout d’un an j’ai décidé de faire mes valises et de devenir entrepreneur.
Donc le grand saut dans l’entrepreneuriat… ! Pourquoi cette envie et comment as-tu fait pour concrétiser ce projet ?
À ce moment, j’ai décidé de changer de vie et j’étais attiré par l’entrepreneuriat. Je savais que le Brésil était le pays pour réaliser ce projet. J’ai toujours senti qu’il y avait plein d’opportunités ici, qu’il y avait des choses à faire, et surtout des choses différentes, que je n’avais pas l’habitude de faire.
Pendant 1 an j’ai étudié 37 projets avec l’ambition de pouvoir en développer au moins 1 au Brésil. Finalement je me suis tourné vers le projet d’une amie brésilienne qui voulait ouvrir Bolo e Bule, un magasin de gâteaux à São Paulo. Je me suis beaucoup investi à tous points de vue.
Bolo e Bule, ça donne faim… tu peux nous en dire un peu plus sur ce magasin de gâteaux ?
C’est une boutique-salon de thé qui vend des bolos caseiros. Ce sont des bons et beaux gâteaux faits maison. C’est artisanal, c’est haut de gamme, tous nos produits sont sans conservateur, et certains sont sans gluten et sans lactose. Et c’est TRÈS BON (ndlr : véridique, la rédaction a goûté).
C’est mon amie brésilienne qui a créé les recettes, que vous pouvez acheter pour emporter ou déguster sur place avec une tasse de thé.
La boutique vend aussi les baguettes et les pains organiques de la boulangerie Mr. Baker (aux noix, aux grains de citrouille, à la figue, au raisin…).
Vous pouvez vous y rendre très facilement, la boutique est située dans la rua Alameda Lorena, entre la Ministro Rochas Azevedo et la Peixote Gomide, dans le quartier de Jardins.
Et aujourd’hui, à quoi ressemble ton quotidien d’entrepreneur ?
J’ai pris un rôle de gestion, de développement commercial au sein de ce magasin, je suis plus orienté “Big Picture”.
J’ai aussi investi dans 2 autres projets : FIST, une entreprise américaine qui a développé un système de reconnaissance digitale pour contrôler le démarrage de véhicules, quels qu’ils soient. En d’autre mots : le démarrage du véhicule se fait par un doigt de la main ! Ce système permet non seulement de se protéger contre le vol, mais aussi, il permet de contrôler par identification digitale qui utilise les véhicules sur lesquels il est installé. Les Américains ont vu avec le Brésil un parc de quelques 80 millions de véhicules en tous genres et m’ont confié la responsabilité d’assurer leur déploiement commercial ici. Le produit a été présenté aux grands acteurs du marché. Les premiers retours sont extrêmement prometteurs ! Les coûts à l’importation étant très élevés pour le Brésil, j’ai convaincu les Américains de considérer le montage de leur produit ici au Brésil. Banco ! Il y a tout ce qu’il faut ici comme industriels pour monter un produit de qualité tout en lui assurant un coût de production très compétitif.
Enfin, j’ai pris des parts dans une entreprise française de marketing digital qui a maintenant un bon rayonnement européen. Cette boîte m’a séduit par sa technologie très poussée dans son domaine et son management très dynamique. Le marché brésilien du digital est en croissance exponentielle et il y a encore plein de place au soleil… brésilien ! Etant sur place, j’ai monté leur structure locale et ai pris en charge leur développement commercial et la recherche de partenariats.
En tant qu’entrepreneur au Brésil, quelles difficultés rencontres-tu au jour le jour ?
La première chose c’est qu’ici tout prend beaucoup de temps. Je connaissais déjà bien le Brésil donc je savais plus ou moins à quoi m’attendre mais je le vérifie tous les jours.
Ensuite il faut aussi savoir et pouvoir s’entourer de partenaires locaux compétents, et ne pas avoir peur de mettre en œuvre beaucoup de moyens (temps, argent) pour concrétiser un projet.
Être patient et ouvert, c’est déjà une bonne base pour entreprendre ici au Brésil.
Comment te sens-tu, comment vois-tu le futur ? Tu as d’autres projets en tête ?
Pas d’autres projets dans l’immédiat, non. Il y a déjà pleins de super choses à faire sur ces trois-là. Ceci dit, mes partenaires français m’ont fait savoir qu’ils pourraient me solliciter pour un autre projet de développement dans un proche avenir. Affaire à suivre !
Dire que la mise en œuvre de tout ça est facile serait mentir. Quand on part à la recherche de débouchés commerciaux en représentant une boîte inconnue au bataillon ça change radicalement de quand on bosse dans un établissement financier qui a une couverture globale. C’est malgré tout très motivant de développer son propre business, de voir les résultats de ses efforts tous les jours. Il faut aller à l’attaque du client, et je m’éclate, c’est excitant, risqué mais avec un potentiel de satisfaction énorme. Quelle satisfaction personnelle, en particulier quand tu arrives enfin à concrétiser une première vente ou à initier un premier partenariat !
Jean-Baptiste et My Little Brasil, les dessous de l’histoire
Jean-Baptiste a rencontré l’équipe MLB lors d’un évènement Networking organisé à la CCFB (Chambre de Commerce France Brésil) par le comité entrepreneurs et Digital Factory Brazil. Le thème de cette évènement : le food delivery.
À cette occasion Jean-Baptiste a également fait la connaissance des créateurs de Hello Food avec qui il a décidé de distribuer ses gâteaux via leur plateforme de livraison.
Plus récemment, c’est pour sa fille que Jean-Baptiste est venu nous visiter dans notre pepinière de la Faria Lima. Celle-ci étudiant dans une école anglaise, il souhaitait qu’elle prenne des cours de français pour être au niveau des jeunes scolarisés au lycée français. Il a donc fait appel a l’IFESP, institut spécialiste du français sur objectifs et des études post-bac, partenaire de My Little Brasil.
Jean-Baptiste avait apporté un gâteau pour l’équipe. En plein dans le mille, gros coup de coeur !
Et quand on aime, on partage avec nos lecteurs !
Vous aussi, vous avez sûrement une bonne raison de venir nous voir… Alors, n’attendez pas !
Par Hugo Chambost pour My Little Brasil
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