
À seulement 26 ans, Danielle Cunha Doctorovich lance et dirige les activités de Mola Brasil, filiale brésilienne de l’incubateur espagnol Mola. Débordante d’idées, polyglotte, des études brillantes et une multitude d’expériences dans des groupes réputés à son actif, Digital Factory Brazil vous livre les détails de cette rencontre avec cette jeune femme dynamique qui sait ce qu’elle veut et surtout où elle va !
Danielle, présentez-vous à nos lecteurs ?
Née à Rio, j’y ai réalisé l’ensemble de mes études. Lorsque j’étais étudiante à l’ESPM, j’ai intégré le premier programme d’échange franco-brésilien de l’université. C’est ainsi que je suis allée à Paris pour réaliser un stage de 6 mois en marketing chez l’Oréal, pour la marque Elsève. Ce stage a été une porte d’entrée formidable puisque j’ai été embauchée par le groupe. J’ai cumulé plusieurs postes chez l’Oréal notamment en travaillant en tant que Senior Marketing Analyst pour le segment Skin Care et Product Manager pour la marque Kérastase.
Chez l’Oréal, j’ai découvert comment me comporter au sein d’un grand groupe. Il faut savoir être pro-active : montrer son travail aux autres pour susciter l’intérêt et surtout éviter d’être considéré(e) comme le énième maillon de la chaîne. J’y ai appris également la tolérance et à penser « grand ». Par exemple, lorsque je travaillais pour la marque Kératase, j’ai dû proposer beaucoup d’innovations et de changements avec peu de moyens pour les soutenir… presque comme dans une startup !
Vous décidez de quitter l’Oréal en 2011 pour reprendre vos études. Pourquoi et qu’est-ce-que cela vous a apporté de plus ?
J’avais envie de reprendre mes études et de me spécialiser en entrepreneuriat. Lorsque j’étais plus jeune, je rêvais de monter ma propre boîte. J’ai donc postulé à un MBA à l’ESADE à Barcelone.
J’ai bien évidement renforcé mes compétences, et d’un point de vue personnel, j’ai appris à travailler avec des personnes venant du monde entier et de tous horizons. Ce melting-pot de nationalités m’a enrichie !
Enfin ce MBA m’a offert l’opportunité d’effectuer un stage au sein du groupe Rocket, en travaillant pour l’entreprise Glossy Box en tant que Global Country Manager. J’avais en charge la gestion d’un portefeuille de 17 pays. Ce furent mes premiers pas dans le monde de l’entrepreneuriat avec une dimension multiculturelle très forte !
Le groupe Rocket m’a par la suite proposé de devenir CEO de Glossy Box qui allait s’installer au Brésil. Opportunité que j’ai refusée… Rocket est très réputé en matière de vision, de discipline et d’execution. C’est une super école. Mais, à ce moment de ma carrière, j’avais compris qu’il me fallait un environnement plus flexible pour construire mon propre espace.
Comment êtes-vous devenu founder et CEO de Mola Brasil ?
Lors de mon MBA en Espagne, j’ai suivi le développement de cet incubateur espagnol. Une fois diplômée, j’ai décidé de rentrer en contact avec les fondateurs de Mola afin d’intégrer leur equipe. A l’époque c’était mon unique objectif : collaborer avec eux ! J’ai donc pris contact avec eux via LinkedIn. Et quelques semaines plus tard je me suis retrouvée à Palma pour passer un entretien. Ils m’ont fait part de leur ambition de s’implanter au Brésil, pays riche en opportunités en matière d’entrepreneuriat, et de leur volonté de nommer une personne connaissant bien le pays pour gérer cette implantation. C’est comme cela que je suis devenue CEO de Mola Brasil.
Aujourd’hui Mola est en plein process pour s’implanter à Rio. Je dois donc tout gérer : tâches administratives et juridiques, développement des programmes et de l’agenda, sourcing des projets brésiliens et préparation à l’implantation de startups espagnoles au Brésil. Je dois vous avouer que j’aime beaucoup cette dynamique. J’adore les défis !
Quel est votre avis sur les accélérateurs et incubateurs au Brésil ?
Ces structures ne cessent de se développer et viennent en aide à beaucoup de projets aux idées brillantes. C’est une très bonne chose !
Aujourd’hui, au Brésil, de nombreuses idées peinent à se transformer en business rentables. Ce fossé doit/peut être comblé par les accélérateurs et les incubateurs qui forment et accompagnent les entrepreneurs, pour les pousser notamment à la prise de risque. Car créer une société, c’est prendre des risques et tous les Brésiliens ne sont pas prêts, même ceux qui se disent “entrepreneurs”.
Il faut aussi multiplier nos efforts pour changer les comportements d’achat des Brésiliens. Par exemple, en accompagnant le développement du e-commerce, qui offre une opportunité pour un très grand nombre d’entrepreneurs de développer des projets sur des niches intéressantes. Malheureusement, les consommateurs brésiliens sont encore frileux, la majorité des internautes ne sont pas encore prêts à franchir le cap de l’achat en ligne… Nous devons changer cela ensemble !
Par Alexandrine Brami et Alicia Fournier, pour Digital Factory Brazil
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