
Le Volontariat International en Entreprises (VIE) permet à une entreprise de confier à un jeune une mission professionnelle à l’international, pour une période modulable de 6 à 24 mois, renouvelable une fois dans cette limite. Créé par la loi du 14 mars 2000, le VIE s’adresse aux jeunes, hommes ou femmes, âgés de 18 ans à 28 ans. L’inscription peut être réalisée jusqu’au jour des 28 ans au plus tard. Aucune dérogation n’est possible. Mais quels sont exactement les enjeux du VIE pour l’entreprise ?
Un enjeu de formation
Au sens strict le VIE, qualifié par certains, comme Thérèse Aubert-Monpeyssen dans son livre Les frontières du salariat à l’épreuve des stratégies d’utilisation de la force de travail, de « stage masqué », est en réalité bien plus qu’une mission de travail à l’étranger. Le “VIE” est au sens populaire un jeune trainee dont l’enjeu est d’être formé à la réalité du monde du travail dans un environnement nouveau et étranger. L’objectif, pour l’entreprise, est de lui confier une mission pour laquelle il est qualifié, dans une perspective d’expansion à l’international.
Faire un VIE, c’est avoir l’opportunité d’être formé rapidement sur le terrain et d’acquérir des compétences clés dans un secteur donné (pharmacie, génie civil, banque, etc.). C’est surtout une étape vers un emploi plus stable à l’international : ainsi, 68% des VIE se voient-ils proposer un poste au terme de la période de volontariat.
Une main-d’œuvre qualifiée et bon marché
94% des VIE sont titulaires d’un niveau d’études équivalent ou supérieur à BAC+3 et 82% ont un niveau d’études BAC+5. Parmi ces VIE, près de la moitié (45%) sont étudiants ou diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieurs. Ce sont donc des profils qualifiés, à la recherche d’une expérience dans une grande entreprise, multinationale, hors des frontières de la France.
Le VIE et sa gestion juridique et administrative étant confiés à Business France, l’entreprise n’a pas à prendre en charge les aspects contractuels, de la protection sociale et du versement des indemnités du volontaire. Autrement dit, le contrat n’est pas passé entre l’entreprise et le volontaire comme pour un emploi classique ou un stage mais bien entre Business France et le volontaire. Ainsi, bien que l’entreprise soit responsable de l’activité et des missions attribuées au volontaire, ce dernier dispose d’un statut public, et est sous tutelle administrative de la Mission Economique, auprès de l’Ambassade de France dans le pays de la mission.
L’entreprise bénéficie de différents avantages financiers, notamment grâce aux aides régionales et nationales. Dans nombre de régions, le crédit à l’import-export, le contrat d’assurance-prospection COFACE et une grande partie du coût du VIE sont subventionnellement pris en charge.
D’autre part, les PME (Petites et Moyennes Entreprises) ont droit à des solutions d’accompagnement liées à leurs problématiques de la part de Business France.
Une flexibilité temporelle et organisationnelle
Les candidatures, répertoriées et centralisées sur la plateforme de Business France civiweb.com, présentent des profils variés et la plupart du temps ayant d’ores-et-déjà une expérience à l’international. Motivés et formés professionnellement, ils sont informaticiens, ingénieurs, commerciaux, contrôleurs de gestion ou encore techniciens. L’éventail de missions laisse également la possibilité d’une large flexibilité organisationnelle : prospection, études de marchés, accompagnement d’un contrat, d’un chantier, renforcement d’équipes locales, participation à la création d’une structure locale, support technique, animation d’un réseau de distribution, …
Le programme VIE permet donc à l’entreprise d’adapter facilement et souplement son équipe terrain à ses projets dans le monde entier.
De plus, le soutien opérationnel apporté par Business France en répertoriant les candidats et, si celle-ci le souhaite, en aidant l’entreprise dans le processus de sélection, permet à l’entreprise de gagner du temps et de limiter le risque lié à l’embauche.
Les enjeux liés à l’emploi d’un jeune Volontaire International en Entreprise pour l’entreprise elle-même sont donc multiples. Par cette formule, elle parvient à attirer des jeunes, étudiants ou diplômés, motivés, qualifiés et au profil international, recherchant à étoffer leur CV, à l’étranger. Contractant ces jeunes sous un statut public, car passant par un intermédiaire, l’organisme Business France, l’entreprise peut solliciter des subventions régionales et nationales lui permettant de bénéficier d’une main-d’œuvre qualifiée à bas coût, voire, selon les pays et missions, à coût nul. La flexibilité en termes de durée de contrat et de missions permet à l’entreprise d’optimiser son équipe-terrain.