Patrick Hollard, Managing Director d’un des leaders mondiaux du recrutement de cadres confirmés présent en Amérique Latine, nous livre ses analyses du marché de l’emploi brésilien et conseille les Français qui souhaitent travailler au Brésil. Un entretien exclusif pour My Little Brasil.
Quelle est l’activité de Michael Page International au Brésil ?
Notre activité consiste à recruter des talents pour le compte de nos entreprises clientes, qui sont pour moitié brésiliennes et pour moitié étrangères. Notre métier est fondamental, car ce qui fait la différence dans une entreprise, c’est l’individu. Nous cherchons à trouver une adéquation entre les besoins de l’entreprise et les cadres qui nous envoient leurs CV. Nous recevons des milliers de CV chaque semaine qui sont systématiquement intégrés à une base de données segmentée. Nous interviewons environ 100 000 candidats par an.
Quel est le profil du candidat qui décroche un emploi Brésil ?
Il n’existe pas de bons ou de mauvais candidats, seulement des personnes qui sont adaptées ou non à une demande particulière. Michael Page International au Brésil place environ 5000 cadres supérieurs par an, dont 95% de Brésiliens. Les 5% d’étrangers que nous recrutons le sont souvent pour des postes assez techniques qui acceptent par ailleurs de travailler en contrat local.
Quels sont les domaines qui recrutent le plus au Brésil?
Les ingénieurs sont très recherchés au Brésil, comme partout dans le monde. C’est une pénurie structurelle. Ici, on manque plus particulièrement de maîtres d’oeuvre dans la construction civile, les mines, la logistique. Les entreprises qui s’implantent dans la logistique au Brésil ont un vrai marché : on enregistre encore beaucoup de pertes entre la production des biens et leur consommation. Pour l’anecdote, près de 40 % des réserves de soja sont détériorées avant même d’avoir été acheminées jusqu’au port.
Par ailleurs, il y a des domaines dans lesquels la demande est actuellement faible mais qui ont des perspectives d’avenir. Le développement durable, la responsabilité sociale sont des activités encore un peu ‘cosmétiques’ pour les entreprises implantées au Brésil. L’ergonomie dans le travail est un autre domaine qui fait ses débuts ici alors qu’on le voit en plein essor en France.
Quel est l’état des salaires au Brésil ?
La pénurie conjoncturelle de bons candidats et une forte demande en main d’oeuvre dans certains secteurs ont créé une augmentation vertigineuse des salaires au Brésil. Par exemple, les marchés de l’énergie, de l’automobile et de la construction civile au Brésil absorbent chaque année bien plus que les 50 000 ingénieurs que forment les universités brésiliennes.
Aujourd’hui, sur le marché du pétrole, les expatriés français coûtent environ 10% de moins aux entreprises que ceux qui sont en contrat local. Du coup, les groupes français et européens éprouvent des difficultés à fidéliser leurs cadres qu’ils ne peuvent pas payer autant que le font certains groupes brésiliens.
Que conseillez-vous aux Français qui veulent venir travailler au Brésil ?
Tout comme le saut en hauteur, c’est vraiment l’effort supplémentaire qui fait passer la barrière de l’emploi au Brésil. Pour moi, il faut savoir faire preuve de volonté, de flexibilité et de persévérance pour arriver à ses fins.
- Premièrement, il faut bien se rendre compte que personne n’est attendu ici. Le Brésil est un pays qui nous remet à notre place : il faut avoir l’humilité de se dire que l’on rentre sur un marché très concurrentiel. On a beau avoir fait les plus grandes écoles, il n’y a aucune garantie d’un emploi à la clef. Il est donc important de se donner le temps nécessaire pour trouver ce que l’on cherche. Une grande ténacité est nécessaire pour décrocher un emploi au Brésil !
- Ensuite, il y a un avantage à savoir ce que l’on veut et à apporter une compétence très spécifique sur le marché brésilien, mais il faut savoir être flexible sur les missions recherchées, car certains secteurs ne recrutent pas.
- Troisièmement, il faut absolument apprendre le portugais, car sans cela, il est quasiment impossible de travailler au Brésil. Si l’on peut anticiper l’apprentissage du portugais, c’est mieux. Mais une fois sur place à São Paulo, des écoles de langue de qualité existent – l’Ifesp est une très bonne adresse !
- Enfin, mon dernier conseil aux Français qui arrivent ici, c’est de démystifier le côté glamour du Brésil, car le carnaval, le football, la fête ne sont qu’une face du pays. Il existe de nombreux revers de la médaille : galères administratives, coût de la vie, rythme effréné de São Paulo… On peut monter comme on peut descendre très vite au Brésil : les hauts et bas sont violents et on paye cash. Si on n’accepte pas ces aspects du pays, on ne pourra jamais s’y épanouir professionnellement.
Il y a bien un équilibre à trouver entre se sentir attendu sur le marché du travail et croire que la mission est absolument impossible…
A lire aussi : Créer une filiale au Brésil : la recette du CEO de Michael Page Amérique Latine, Patrick Hollard.
Par Mélissa Martinay pour My Little Brasil, propos receuillis avec Marielle Schneider.
Bonsoir PatrickQuel chemin parcouru depuis l’école à Mirande.J’étais en déplacement dans le Gers dans le cadre de mon travail, et j’ai rencontré Monsieur Prieur qui m’a doné de tes nouvelles.J’espere que nous aurrons l’occasion de discuter prochainement.Un copain d’enfance ….CordialementPascal
Bonjour,Jeune diplomé d un Master 1 en Banque & finance , puis je vous transmettre mon CvPour info , jevdispose de 10 ans d experience chez BNPParibas, parle le brésilien et dispose du RNE.Cdlt
Bonsoir PatrickQuel chemin parcouru depuis l’école à Mirande.J’étais en déplacement dans le Gers dans le cadre de mon travail, et j’ai rencontré Monsieur Prieur qui m’a doné de tes nouvelles.J’espere que nous aurrons l’occasion de discuter prochainement.Un copain d’enfance ….CordialementPascal
Bonjour,Jeune diplomé d un Master 1 en Banque & finance , puis je vous transmettre mon CvPour info , jevdispose de 10 ans d experience chez BNPParibas, parle le brésilien et dispose du RNE.Cdlt
cher patrick hollard
te souviens-tu de ton service civil à la mission du développement social à la mairie de toulouse où je “sévissais” comme chef de projet dans les quartiers est de la ville
alain continente
continente.alain@wanadoo.fr