L’or bleu est une ressource vitale et donc de plus en plus convoitée. Le Brésil, par sa taille, offre d’innombrables sources d’eau minérale et représente un immense marché, un des plus importants au monde. My Little Brasil revient sur la consommation d’eau minérale au Brésil et présente les principales marques du marché.
Le marché des eaux minérales au Brésil
Le Brésil est le 4e consommateur au monde après les Etats-Unis, la Chine et le Mexique, avec 16.1 milliards de litres d’eau minérale bus par an au total. Selon la Brazilian Mineral Water Industry Association, ce marché devrait même croître de 45% d’ici 2017.
La consommation d’eau minérale au Brésil actuelle est de 19.7 litres par an et par personne, avec une capacité d’augmentation annuelle de 20 %. Cette augmentation suit la tendance de beaucoup d’autres pays, notamment en Europe. Les villes de Fortaleza et Salvador affichent d’ailleurs une consommation supérieure à 30L/pers par an !
Le marché de l’eau minérale au Brésil devrait connaître une hausse de 35% des ventes fin 2014 selon les estimations. Un des facteurs de ce succès s’explique par le goût croissant des Brésiliens pour les eaux aromatisées. En 30 ans, ce marché a connu une croissance de 330 % selon ABINAM (Association Brésilienne d’Eau Minérale).
Ce marché en croissance constante sera donc normalement insaturable durant les 30 prochaines années. Ainsi, des complexes industriels de boissons se développent dans les principales zones métropolitaines où se trouve un grand potentiel de consommateurs.
Le Grupo Édson Queiroz s’est classé 1er sur le marché des eaux minérales embouteillées, avec une part de marché de 11% en 2012, grâce aux ventes des marques Indaia et Minalba.
Quelles sont les marques d’eau minérale brésiliennes les plus importantes du marché ?
Il existe aujourd’hui plus de 400 marques d’eau minérale sur le marché. Parmi elles, voici les plus importantes :
- Amazon Springs water : originaire de Curitiba (état de Santa Catarina)
- Frascalli : fondée en 1999 et située à Rio Largo (état d’Alagoas)
- São Lourenço : parc d’eau dans l’état de Minas Gerais qui abrite plusieurs sources d’eaux minérales
- Frescca : riche en fluor, mise en bouteille depuis 2002, elle est une des eaux minérales les plus récentes en Amérique latine
- Fys : originaire de l’état de São Paulo, elle est exploitée et mise en bouteille après un contrôle de qualité très strict. Sa température moyenne à la source est de 24°C
- Kaiary : exploitée à Porto Velho
- Minalba : formée sous les montagnes de plus de 1 700 mètres de la région montagneuse de Campos do Jordão, elle émerge des profondeurs supérieures à 400 mètres
- Prata do Vale : sa source est située dans l’état de Pernambuco
- Pura & Leve : fait partie de Grupo Odilon Santos
- Água Schin : à ne pas confondre avec Schin, la marque de bière du même nom
- Via Natural : sa source se situe à Sandovalina (état de São Paulo)
Des conflits concernant l’exploitation des eaux minérales au Brésil
Dans l’objectif de revendiquer les droits d’exploitation auprès du gouvernement, les travaux de sélection des meilleures zones d’exploitation ont commencé en 1990.
ABA SA, une société fiduciaire suisse, a noué un partenariat avec des sociétés spécialisées. Ces entreprises détiennent les droits minéraux de plusieurs sources localisées stratégiquement à proximité des consommateurs. Elles sont réparties dans 12 états brésiliens et totalisent une surface de plus de 800 000 hectares.
La lutte pour la préservation des sources, qui a débuté à São Lourenço, s’est étendue aux autres villes de l’état. Par exemple des écologistes de l’état du Minas Gerais se sont mobilisés contre le projet de commercialisation et d’exportation de ces eaux minéralisées en fondant Águas Minerais de Minas, une société promue par le gouverneur de l’état.
La tendance au Brésil est aux partenariats entre les secteurs public et privé, un moyen astucieux de privatisation « déguisée ». D’ailleurs, les exportations d’eau minérale vers les pays du Moyen-Orient alarment les écologistes, qui ont très peur de voir le scénario de São Lourenço se reproduire dans d’autres parcs jusqu’ici protégés par leur statut public.
De même, un lobby de plusieurs entreprises brésiliennes a tout fait pour changer la loi brésilienne concernant l’exploitation de l’eau minérale. C’est ainsi qu’aujourd’hui au Brésil, il est interdit de déminéraliser les eaux.
Vous voulez en savoir plus sur le potentiel du Brésil en matières de ressources naturelles ? Découvrez la biomasse, une nouvelle source d’énergie au Brésil.
Par Thibault Viel pour My Little Brasil