Beau gosse de l’entrepreneuriat, dynamique et plein de projets, My Little Brasil est allé à la rencontre de Dimitri Mussard. A la tête d’Acaju do Brasil et de la glacerie Dri Dri, ce franco-russo-suisse est venu à la conquête du Brésil et ça lui a plutôt réussi. Retour sur son parcours.
Dimitri, peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Comment es-tu arrivé au Brésil ?
Je suis diplômé du Cesem à Reims. J’ai commencé à travailler à Amsterdam à la Deutschbank puis à la Rataubank. Mon projet étant de pouvoir intégrer des banques à Londres, j’ai décidé de rejoindre le master spécialisé en Finance à l’ESCP. Après cela, j’ai effectivement vécu à Londres pendant deux ans. Puis, j’ai tout quitté pour voyager pendant un an et demi. J’ai visité plusieurs pays, dont le Brésil que j’ai adoré. Je voulais absolument y vivre et je me suis lancé.
Comme beaucoup de Français, j’ai d’abord voulu m’installer à Rio. Mais un de mes amis m’a donné l’opportunité de vivre à São Paulo. Il m’a dit « tente le coup là-bas, si ça ne te plaît pas, reviens à Rio ». Je suis tombé amoureux de cette ville.
A 30 ans, tu es déjà à la tête de deux entreprises : Acaju do Brasil et Dri Dri, peux-tu nous en dire plus ?
Cela fait près de 5 ans que je suis au Brésil. Mon père m’a toujours dit : « ne pense pas à ce que ton nom peut t’apporter, mais à ce que tu peux apporter à ton nom ». C’est pour cela que je me suis lancé ici. Tout a commencé avec Acaju do Brasil.
Au Brésil il n’y a pas beaucoup d’options pour se vêtir. Soit on opte pour la mode brésilienne et c’est toujours la même chose. Soit, il faut viser des marques plus luxueuses.
Nous travaillons comme distributeurs, nous importons des vêtements cools, de niche, premium, de France, d’Italie, du Japon… que nous vendons dans des boutiques à São Paulo. Nous fonctionnons sans stocks. Beaucoup de marques nous font confiance comme Thierry Lasry ou Twins for Peace. Le produit qui marche le mieux ? Les sacs de la marque Les Petits Joueurs.
La glacerie Dridri n’a rien à voir avec Acaju…
Depuis 6 mois, nous avons ouvert le glacier Dri Dri dans le quartier de Jardins à São Paulo. Il s’agit d’une franchise du glacier italien qui possède déjà des boutiques à Londres et à New York. Nous faisons des glaces artisanales et naturelles, sans additifs, ni colorants, ni sucre ajouté… Tout est 100% naturel. C’est pour cela que les glaces de nos boutiques ne restent pas à l’air libre. Cela étonne parfois nos clients de ne pas voir directement les parfums.
Nos matières premières sont importées d’Italie. Les parfums sont faits le jour même avec les produits du marché. Si nous trouvons de la fraise, nous proposons un parfum à la fraise. Si le lendemain, elle n’est plus disponible, nous préparons autre chose.
La boutique est extrêmement grande et nous disposons d’un étage supplémentaire. Nous utilisons cet espace pour organiser des évènements et nous préparons des parfums spéciaux pour ces occasions.
C’est tout pour le moment mais j’ai encore pleins de projets en tête.
Tu fais partie des Français qui se sont lancés dans l’entrepreneuriat au Brésil ? A quelles difficultés as-tu été confronté ?
Tout d’abord, les taxes d’importation, pour Acaju, qui sont extrêmement élevées. Mais je pense que le plus difficile, c’est la lenteur des procédures et la bureaucratie. Il m’est arrivé de perdre un contrat parce que le cartorio (le notaire) a refusé d’authentifier ma signature ! De plus, comme tout est compliqué, tout le monde essaie de se protéger, ce qui fait que beaucoup de Français renoncent.
Nous avons aussi eu beaucoup de mal à trouver un bon comptable, un bon avocat… Le marché du travail est tellement riche, que les opportunités affluent. Il est très difficile de trouver des employés stables et fiables à cause du turn-over.
Il faut tout de même avouer que les Brésiliens sont incroyablement enthousiastes. Chaque nouveau projet est l’idée du siècle ! C’est extrêmement motivant. En France, si le concept existe déjà, cela n’intéresse personne. Si il n’existe pas, il est très difficile de trouver des investisseurs. Ici tout est possible.
Quels sont tes projets pour le futur ? Tu vas rester au Brésil ?
Il y a tellement de choses à faire encore ! Chez Dri Dri, nous allons ouvrir un workshop pour les enfants durant lesquels ils pourront créer leurs propres glaces. A la fin de la formation, ils obtiendront leur diplôme de glacier Dri Dri.
A plus long terme, nous allons ouvrir plus de boutiques Dri Dri, notamment dans les Shoppings Jardins à São Paulo et Iguatemi à Campinas. Nous prévoyons également d’ouvrir des boutiques dans l’intérieur de l’état. Nous allons nous concentrer sur les petites villes où la concurrence est moins grande et le client moins compliqué.
Pour la suite, je pense que je vais rester au Brésil, y faire des enfants. Mais mon rêve, quand je serai bien plus vieux, serait de rentrer en France et de m’acheter un club de foot. Rien à voir avec la mode !
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