
Cyrille Fourny travaille depuis plusieurs années pour le groupe français Eurocopter, fabriquant d’hélicoptères et filiale d’EADS. Il s’est installé au Brésil, dans une filiale du groupe, chez Hélibras et nous raconte son parcours de cadre expatrié.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours personnel ?
J’ai un parcours international. À la fin de mes études, j’ai travaillé au Mexique et aux Etats-Unis. Je suis venu au Brésil une première fois en 1995 pour le groupe Eurocopter, filiale du groupe EADS. J’ai travaillé pendant quatre ans à Itajubá, dans le Minas Gerais, où nous avons une usine, avant de partir au Canada pour 7 ans. Après un retour en France de 5 ans, je viens de revenir au Brésil, toujours pour le compte du groupe Eurocopter, comme CFO de notre filiale Hélibras.
Quelles difficultés d’intégration et d’adaptation avez-vous vécues ?
La principale difficulté à laquelle j’ai été confronté ici a été la barrière de la langue. J’ai dû l’apprendre sur place pour la première fois. Pour le reste, l’intégration au Brésil est semblable à tous les processus d’expatriation. Il faut apprendre et comprendre les modes de vie des pays dans lesquels on s’installe, s’adapter et s’intégrer.
Néanmoins, il est vrai que l’expérience diffère beaucoup d’un pays à un autre. Les pays d’Amérique du Nord, par exemple, ont une culture très particulière : ils sont ouverts, dynamiques, et la qualité de vie y est équivalente à celle de l’Europe. Lorsque que je suisparti au Mexique ou au Brésil pour la première fois, nous devions faire face à des problématiques différentes de ce à quoi nous sommes habitués en Europe. L’inflation, par exemple, était galopante. Nous devions apprendre à vivre avec 20% d’inflation par mois. De plus, les infrastructures sociales et de santé sont très différentes. La classe moyenne est encore peu développée et il y a d’énormes contrastes de richesses.
Pensez-vous que le dynamisme économique est plus fort au Brésil que dans les pays du Nord ?
Il est vrai que les pays émergents offrent un dynamisme très fort : ils vivent une véritable course contre la montre pour rattrapper le niveau de développement des pays du G8.Le Brésil ne fait pas exception. Mais un pays ne se construit pas en 10 ans. Il y a donc des problèmes de moyens pour parvenir à ce niveau de développement. Il faut également que l’ascension sociale suive la croissance économique, que les secteurs de la santé, de l’éducation, des infrastructures soient développés. Le Brésil est très dynamique dans ces secteurs mais il reste un long chemin à parcourir pour atteindre le niveau escompté. De nombreuses villes possèdent encore des habitats précaires, la classe moyenne est en croissance mais reste limitée, et les infrastructures en développement ne sont pas encore optimum.C’est donc un pays extrêmement dynamique qui veille à éviter une surchauffe économique en développant tous les segments prioritaires, nécessaires à sa croissance.
Quelle place occupe Hélibras au sein de l’économie brésilienne ?
Hélibras est une entreprise brésilienne qui a été fondée en 1978. Elle est détenue à 86% par le groupe Eurocopter qui lui-même appartient au groupe EADS. Le gouvernement du Minas Gerais est lui aussi un partenaire et actionnaire historique du groupe au sein de cette filiale.
Hélibras est spécialisé dans la production et la vente d’hélicoptères ainsi que dans toute une gamme de services autour de cette industrie (entretien, réparations,distribution de pièces, formation, etc…).Le marché est mondial, Eurocopter compte 23 filiales dans le monde, mais Hélibras se concentre essentiellement sur le marché brésilien, déjà très important.
Nos principaux concurrents sont les groupes américains Bell et Sikorsky ainsi que le groupe anglo-italien Agustawestland. Étant le seul constructeur mondial installé au Brésil, nous bénéficions d’un avantage compétitif dans le pays. Néanmoins, les coûts de production, les coûts du travail ainsi que le prix de la devise entraînent, parfois, un manque de flexibilité. Il demeure essentiel de proposer le meilleur produit et des services adaptés aux besoins clients et au marché.
En 34 ans d’existence, un stratégie de long terme, le groupe a tout de même su passer de 14% à plus de 50% de parts de marché au Brésil.
Quels sont les consommateurs auxquels s’adresse le groupe ?
Traditionnellement, il existe cinq marchés au niveau des hélicoptères. Le premier est celui de la sécurité publique où nous équipons les services de police. Le second marché est celui des urgences médicales qui permettent de relier les hôpitaux entre eux, de créer un réseau de redistribution des malades en fonction des équipement hospitaliers. Il est plus modeste au Brésil qu´en europe ou aux USA. Le troisième est le marché Utilitaire et Corporate qui concerne les particuliers souhaitant acheter un appareil pour leurs besoins personnels mais aussi les services de location. Ensuite nous avons le marché pétrolier, les hélicoptères sont utilisés pour le soutien des plateformes pétrolières offshore. C’est le seul moyen de relier rapidement ces plateformes au continent. C´est un marché très dynamique et en croissance. Enfin, le dernier marché est le marché militaire. Helibras y est très actif, et supporte au maximum les forces armées Brésiliennes.
Au Brésil, tous ces marchés sont développés. Il est vrai que le marché corporate est particulièrement important notamment avec le nombre de particuliers disposant d’un hélicoptère dans les grandes villes. Cela est dû à la géographie, avec ses reliefs, les distances à parcourir, et le réseau de transport saturé. Nous avons aussi des contrats d’équipement avec le gouvernement brésilien pour l’armée et la police. Les plateformes offshore sont en train de se développer rapidement puisque de nombreux gisements de pétrole ont été découverts au large des côtes brésiliennes. Le segment le moins développé est celui des services hospitaliers puisqu’ils appartiennent, pour l’essentiel, au secteur public et qu’il n’y a pas encore ce système de redistribution entre les différents hopitaux.
Par Alice Renard pour My Little Brasil
[participez]
R.I.P.
R.I.P.
RIP
RIP
R.I.P.
R.I.P.
Toutes mes pensées les plus sincères pour sa famille. L accident d aujourd hui nous beaucoup ému et choqué….
Toutes mes pensées les plus sincères pour sa famille. L accident d aujourd hui nous beaucoup ému et choqué….
RIP
RIP
RIP Cyrille !
RIP Cyrille !