Curieuse, Camille a décidé de partir avec trois autres Français à la découverte des fermes du Brésil pour en savoir plus sur les fruits dont on ignore l’existence en Europe.
La passion du fruit
Depuis que j’ai posé mon premier pied sur le sol brésilien, je suis fascinée par les fruits brésiliens recouvrant les étals des feiras (les marchés).
Tous sont plus savoureux les uns que les autres. Mangues, maracujás, abacaxis, goyave… mais aussi des fruits plus inaccoutumés en France, comme la baie d’açaí, l’abacate, le jaca.
J’imagine ne pas avoir été la seule à m’intéresser au contenu d’une cabosse de cacao, à m’interroger sur la composition de la pulpe d’un jabuticaba ou à me régaler de la douceur du fruta de conde. Mais leur culture reste pour moi un mystère…
Pour percer le secret de la culture de fruits au Brésil, rien de tel que de vivre l’expérience dans une fazenda (ferme) et de partager le temps d’une semaine ou d’un mois, la vie quotidienne de ceux qui cultivent les fruits du pays, qui font mon bonheur quotidiennement.
Le jabuticaba, fruit brasilo-brésilien
En effet, pour nous, l’ligne fut totale. Nous avons été accueillis à bras ouverts par Malu à la Fazenda de Santo Antonio da Água Limpa, dans le petit village de Mococa, à la frontière entre le Minas Gerais et São Paulo.
Notre mission : faire des confitures de jabuticabas, ce petit fruit noir à la pulpe blanche si étrange. Nous avons participé à toutes les étapes de la fabrication, de la cueillette du fruit sur le tronc de l’arbre, jusqu’à la mise sous pot, via le tri manuel de kilos de fruits et la cuisson dans une marmite en cuivre.
Lors de la cueillette, si nous n’étions pas assez vigilants, les porcs se ruaient sur nous pour avaler goulûment les fruits tombés au sol. C’était donc une course contre la montre pour faire tomber les fruits, détourner les porcs de leur maudit dessein et les mettre dans des seaux.
Pas moins de dix habitants des alentours de la ferme nous accompagnaient pour croquer dans les fruits, avant que cela ne dégénère en bataille généralisée, une fois la récolte terminée.
La fabrication de chips de bananes vertes
Nous avons également appris à cueillir des bananes vertes. Saviez-vous que certaines espèces de bananes nécessitent une coupe de la branche entière pour récupérer le régime de bananes à l’autre extrémité? Ce dernier ne repoussera jamais plus et une autre branche mettra un an et demi à rendre les prochaines bananes !
A la ferme, on a décidé d’en faire des chips. Croustillantes à l’envi.
Un jaca peut faire de succulents antipasti !
Le jaca vert nous a aussi beaucoup marqué. C’est un gros fruit vert criblé de petits picots.
De goût et de texture, il est un peu semblable à un artichaut. Et dans son utilisation, c’est la même chose: on en a fait des antipasti en les marinant dans l’huile d’olive.
On a séparé le fruit en 4 parties: la chaire, le cœur, les noyaux (qu’ils allaient torréfier pour en faire des cacahuètes) et la partie tendre.
Toutes les parties du fruit sont utilisables, même celles qui ne le sont pas, car elles partent automatiquement aux cochons ! Si on l’avait laissé murir plus longtemps, le jaca serait devenu sucré et on aurait pu le préparer à la mode bahianaise.
Évidemment, on a goûté à tout un tas d’autres spécialités inconnues comme le jus d’hibiscus et de limão, le chutney de mangue bio, les confitures de goyave et de maracujá, le savon de lavande, le tout fait maison.
Par Camille Winter pour My Little Brasil