
Les États-Unis, l’Australie et l’Allemagne occupent les premières places du classement des pays offrant les meilleures conditions pour les femmes entrepreneures. Le Brésil ne se trouve qu’à la 14ème place dans la première édition du Gender-GEDI (Global Entrepreneurship and Development Index), lancé par Dell, qui a analisé la situation de l’entrepreneuriat féminin dans 17 pays. Le résultat a été annoncé lors de la réunion annuelle du DWEN (Dell Women’s Entrepreneur Network), clôturée mardi 4 juin, à Istanbul (Turquie).
Pour élaborer cet index qui utilise la méthodologie créée par l’Institut The Global Entrepreneurship and Development Institute (GEDI), l’étude a mesuré le potentiel d’entrepreneuriat féminin en fonction des aspirations individuelles, le contexte commercial et l’écosystème entrepreneurial. Au total, 15 piliers ont été pris en compte, divisés en trois domaines : 1) environnement entrepreneurial, 2) écosystème entrepreneurial et 3) aspirations des femmes entrepreneures.
Le classement visait à évaluer les conditions favorables aux entrepreneures, à identifier les faiblesses et les forces de différents pays. Le choix initial des 17 pays a été réalisé dans le but de refléter une diversité de régions et de contextes de développement économique.
Parmi les principaux résultats :
1. L’inexistence d’un facteur unique déterminant le succès
Les pays les plus performants du classement, tels que les États-Unis (1ère position), ont obtenu de manière cohérente de bons résultats dans différentes catégories d’indicateurs, tandis que les pays figurant à la fin du classement n’ont pas présenté de résultats constants. L’Inde (16ème), par exemple, a obtenu un score relativement élevé pour la « reconnaissance des opportunités », ce qui suggère que les femmes reconnaissent qu’il existe de bonnes opportunités commerciales mais les scores les plus faibles concernent les « bases institutionnelles», indiquant que la capacité des femmes à agir sur ces opportunités est limitée.
2. Le développement économique ne suffit pas
Être fort dans des domaines clés tels que l’éducation et l’accès au financement n’est pas forcément gage d’un environnement à haut potentiel d’entrepreneuriat. Dans certains pays, l’environnement commercial est propice à la réussite, mais l’esprit entrepreneurial des femmes, lui, ne l’est pas. Ceci est généralement lié à des normes culturelles et sociales. Un exemple significatif est le Japon (12ème position) : bien que le pays ait une économie aussi développée que le Royaume-Uni (6ème) et les États-Unis (1er), il n’obtient qu’un faible pourcentage de femmes chefs d’entreprises (9 %) par rapport aux deux autres pays – les Etats-Unis atteignent 43 %. Les Japonaises se trouvent donc sans expérience et sans les compétences nécessaires pour démarrer leur propre entreprise.
3. Le manque de connaissances freine la croissance commerciale
On observe une tendance parmi les femmes les moins instruites des pays en cours de développement à profiter des opportunités entrepreneuriales, mais sans éducation elles ne possèdent pas les compétences nécessaires pour faire évoluer leur entreprise. À l’exception du Japon (63 %), seul un faible pourcentage de femmes entrepreneures des pays les moins performants dans l’index Gender-GEDI ont eu accès à une éducation de haut niveau : le Brésil (12 %), l’Ouganda (7 %) et le Maroc (2 %).
4. L’accès au financement est crucial
Selon l’étude, peu de femmes possèdent de comptes bancaires dans les pays à faibles performances : l’Egypte (7 %), l’Ouganda (15 %), l’Inde (26 %) et Maroc (27 %). En contrepartie, parmi les pays les mieux placés dans l’étude, cet index atteint presque 100 %. Toutefois, même dans des endroits où la bancarisation est élevée, le financement du capital risque reste faible. Par exemple, aux États-Unis, 3 à 5 % seulement du financement des risques est destiné à des entreprises dirigées par des femmes.
5. Un bon réseau professionnel peut ouvrir des portes
Maintenir le contact avec d’autres entrepreneurs et avoir accès à Internet peut aider à créer des opportunités pour les femmes entrepreneures. Le web, en particulier, offre de nouveaux moyens de mise en relation, libérés des frontières géographiques et temporelles, ainsi que les contraintes sociales pour l’accès aux informations et aux ressources. En Angleterre, 78 % des internautes sont des femmes, contre moins de 7 % en Inde et en Ouganda.
6. Offrir un environnement commercial favorable est important
Un PIB (Produit Intérieur Brut) relativement bas n’entrave pas le succès des entrepreneures. Certains pays, comme le Mexique (5ème), occupent des positions bien plus élevées que d’autres pays aux conditions économiques similaires voire meilleures : tel est le cas du Brésil. En conclusion, améliorer l’accès au financement et offrir un environnement commercial favorable peut être plus important que le développement économique.
7. Tout n’est pas rose parmi les premiers de la liste
Même parmi les pays figurants aux premières places du classement Gender-Gedi, il reste des éléments à améliorer afin de garantir un environnement plus égalitaire et d’en finir avec les problèmes qui ralentissent l’entrepreneuriat féminin. Par exemple, la France (4ème) et le Royaume-Uni ont un taux particulièrement bas de femmes responsables de startups par rapport à celui des hommes – 48 % et 46 %, respectivement – si on le compare aux Etats-Unis (71 %) et à l’Australie (85 %). Ceci démontre qu’il existe encore dans ces pays un espace de croissance des femmes entrepreneures.
8. Les nouvelles technologies permettent la croissance commerciale
Les nouvelles technologies sont des composants essentiels pour renforcer l’entrepreneuriat féminin. Alors que la recherche et le développement ne garantissent pas la croissance commerciale, le manque d’activité de recherche systématique, de développement de nouveaux produits et de vision de croissance future entravent le succès de toute entreprise. La Turquie (11ème) et l’Égypte présentent des scores très bas dans ce domaine, tandis que les États-Unis se distinguent comme le pays où les entreprises sont les plus avancées en matière de technologie. L’étude constate également que les nouvelles technologies permettent de rendre le coût de démarrage d’une entreprise plus faible que jamais, et de supprimer bon nombre des barrières sociales et physiques que les femmes doivent surmonter pour démarrer leur propre entreprise et accéder aux ressources nécessaires.
L’index Dell Gender-GEDI montre que les facteurs déterminants dans la réussite des femmes entrepreneures ne sont pas les aspirations personnelles et les points forts individuels, mais le résultat de l’environnement dans lequel elles exercent leurs activités. En fournissant une comparaison entre plusieurs pays, l’index facilite l’identification de points qui doivent être améliorés pour chacun des marchés, afin de créer des conditions pour encourager et soutenir la réussite des femmes. En outre, l’étude met en évidence l’existence d’insuffisances importantes devant être corrigés en matière de compréhension de l’entrepreneuriat féminin.
« Augmenter l’accès aux connaissances, les réseaux professionnels, le capital et les nouvelles technologies sont indispensables pour que les pays stimulent l’entrepreneuriat féminin et créent une culture de réussite », affirme Karen Quintos, CMO (Chief Marketing Officer) et vice-présidente senior de Dell.
Découvrez le classement complet des pays analysés par Gender-GEDI 2013 :
1.États-Unis
2.Australie
3.Allemagne
4.France
5.Mexique
6.Royaume-Uni
7.Afrique du Sud
8.Chine
9.Malaisie
10.Russie
11.Turquie
12.Japon
13.Maroc
14.Brésil
15.Égypte
16.Inde
17.Ouganda
Source : http://www.dell.com/learn/fr/fr/frcorp1/press-releases/2013-06-04-dell-index-gender-gedi
La synthèse de cette enquête et le rapport complet sont disponibles sur Dell.com/women (en anglais)
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