
Olivier Aizac est le directeur général du site de petites annonces français leboncoin.fr. Depuis 2011, le site est présent au Brésil sous le nom de bomnegocio.com.br. My Little Brasil a interviewé Olivier Aizac, co-fondateur de leboncoin.fr et l’équipe de Bom Negocio.
Pouvez-vous nous parler de l’histoire de Bom Negocio et de son arrivée au Brésil ?
Bom Negocio, tout comme Le Bon Coin, est une adaptation du site suédois blocket.se. Le site fonctionne en partenariat avec le groupe norvégien Schibsted (qui détient notamment le quotidien d’information 20minutes). Schibsted gère les 26 versions de leboncoin.fr dans le monde et Bom Negocio est la version brésilienne du site. Le Bon Coin, Bom Negocio et toutes les autres versions fonctionnent de manière indépendante.
Bom Negocio est entré sur le marché brésilien en 2011 par le rachat du site de petites annonces Balcão. Ce site est devenu par la suite bomnegocio.com.br.
Pourquoi avoir choisi d’implanter une version du site au Brésil ?
Déjà détenteur de plusieurs versions en Europe, (subito.it en Italie, segundamano.es en Espagne…), le groupe Schibsted a voulu étendre son marché à l’Amérique Latine et l’Asie. Le Brésil présentait un fort potentiel de croissance et a été la porte d’entrée pour l’Amérique Latine. Schibsted a investi sur le marché brésilien en 2011 parce que la conjoncture nous paraissait bonne. Les Brésiliens commençaient à utiliser Internet de manière considérable, notamment pour acheter et vendre. La demande était de plus en plus forte pour ce genre de plateformes.
De plus le Brésil présente un très fort potentiel de croissance. Le site leboncoin.fr accueille 10 fois plus de transactions que bomnegocio.com.br et la population du Brésil est trois fois supérieure à celle de la France. On s’attend donc à une belle croissance du marché.
Quelle est la particularité du marché brésilien pour les sites de petites annonces ?
Culturellement, les Brésiliens ont plutôt tendance à donner les affaires dont ils ne se servent plus plutôt que de les vendre. Vendre des objets ne faisait pas vraiment partie des pratiques des Brésiliens. Donc tout ça est assez nouveau. Mais de plus en plus, cette mentalité est en train de changer, surtout parce que les Brésiliens cherchent à faire des économies. Bom Negocio accueille de plus en plus d’internautes et aujourd’hui, on reçoit plus de 460 000 visites par jour !
Quelle est la différence entre Bom Negocio et Le Bon Coin en France ?
Lorsque nous avons voulu ouvrir Bom Negocio, nous nous sommes inspirés du fonctionnement et de la catégorisation du site français Le Bon Coin. J’ai beaucoup travaillé sur leboncoin.fr, mais nous avons voulu travailler sur une version locale avec une équipe locale. Nous n’avons pas fait un copier-coller, nous avons adapté le site pour les réalités locales. Par exemple, le Brésil fait 15 fois la superficie de la France, il y a donc beaucoup plus de niveaux géographiques.
Quels sont vos concurrents directs ? Comment vous démarquez-vous de la concurrence ?
Bom Negocio est un site qui fait l’intermédiaire entre le vendeur et l’acheteur. C’est une plateforme qui permet à l’offre de rencontrer sa demande. N’importe qui peut poster une ou plusieurs annonces gratuitement sur le site. Bom Negocio n’intervient jamais sur les ventes, les transactions se font en dehors du site.
Au Brésil, nous avons deux concurrents qui sont Mercado Livre et OLX. Mercado Livre est un site d’enchères un peu comme E-bay donc nous ne fonctionnons pas de la même manière. OLX est un site de petites annonces qui ressemble beaucoup à bomnegocio.com.br. Seulement sur OLX, le vendeur ne peut poster qu’une seule annonce gratuitement. A partir de la deuxième, le site devient payant. Sur Bom Negocio, les annonceurs ne paient jamais.
Je pense que ce qui nous différencie de nos concurrents, c’est vraiment la simplicité du site et la facilité d’usage. On peut tout trouver en quelques clics. Il n’y a pas une montagne de formalités à remplir. Dès que vous avez trouvé votre bonheur, il vous suffit d’appeler le vendeur pour faire votre affaire.
Avez-vous été confronté à des difficultés lors de votre implantation au Brésil ?
Le processus d’implantation au Brésil est bien plus compliqué qu’en France et bien plus long mais globalement nous n’avons pas eu trop de difficultés.
Quelles sont vos sources de revenus ?
Comme je vous l’ai dit, les vendeurs ne paient pas pour passer leurs petites annonces. Par contre, nous faisons payer un service supplémentaire pour les vendeurs qui veulent mettre leur annonce en valeur. En effet, votre annonce peut vite être noyée dans le flux et ce petit destaque permet de faire sortir votre annonce en premier dans les résultats de recherche.
Évidemment, nous faisons aussi payer les annonces des professionnels et nous vendons de l’espace publicitaire sur le site.
Pour en savoir plus sur les pratiques des Brésiliens de l’Internet, consultez notre article sur le Brésil, eldorado du net.
Par Camélia Docquin pour My Little Brasil.
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