
Nouvelles galeries, artistes et collections agitent la scène artistique de Salvador, qui se prépare à accueillir la 3e édition de la Biennale en 2014.
Les bords de la baie de Todos Santos, la refonte du Vieux Moulin et les entrepôts représentent la courageuse initiative de la réforme du MAM, Musée d’Art Moderne de Bahia. Abrité dans le quartier colonial de Salvador depuis le début des années 60, le MAM est né lorsque l’architecte italienne Lina Bo Bardi intervenait dans les plans de la ville. 50 ans après son départ, la fondatrice inspire encore la direction de l’institution chargée de la Biennale d’Art de Bahia, qui ouvre en 2014. Ce sera la 3e édition réalisée dans le Nordeste, avec un intervalle de plus de 40 ans, qui traduira « l’expérience universelle du Nordeste »
« Le projet de Lina Bo Bardi est actuel. Dans les années 60, elle voulait cet espace moderne et populaire. Bahia fonctionne avec une absence de hiérarchie rigide entre le peuple et l’élite savante » raconte le directeur du MAM, Marcelo Rezende. « Le Nordeste passe un moment historique économiquement. La question est de savoir si cela s’accompagnera d’évènements culturels ».
L’art de Salvador ne vit pas seulement dans les espaces clos. La brise ventile les pentes du Nord et l’esprit de la première capitale du Brésil, fertile en œuvres de rue. Parmi des centaines de sites esthétiques, la mosaïque Bel Borba, la Cruz caída de Mario Cravo Junior dans le Belvédère de Sé, la sculpture de Mestre Didi dans le Rio Vermelho, le mur d’inspiration de Siron Franco nos Barris, le panneau A colonização do Brasil de Carybé… Les graffittis sur les murs actualisent cette tradition.
Vétérans et jeunes talents créent sur les particularités de Salvador
L’ancienne génération devient active. Dans son atelier de la maison Itapoa, un artiste vétéran se prépare à célébrer ses 58 ans au lieu de ses 85 ans -accident typographique voulu-, pour célébrer sa vitalité d’octogénaire. Entouré par des livres, des peintures et des offrandes, l’artiste manipule sa technique « infogravures » qui utilise les ressources de l’infographie. « L’art doit toujours être à jour, et c’est la même chose aujourd’hui qu’hier : Il doit râler. » Il enchaîne sur l’art bahianais, notamment les représentations d’Orixas et les paysages répétitifs « La société bahianaise est adepte de la norme esthétique. Adepte des oeuvres aux lectures faciles .
Qui veut fuir ces thèmes pourra se rendre au MAM regarder les œuvres du vétéran.
Par Camille de Bernis pour My Little Brasil