
Comment les entrepreneurs français et brésiliens réagissent-ils à l’étranger ? Comment sont-ils perçus par les employés des deux pays ? Elizabeth Borghino nous livre quelques indices issus de son mémoire “Approche comparative entre le management français et brésilien”, afin de favoriser la compréhension mutuelle de ces deux peuples.
Le Brésil : un métissage culturel et professionnel
Comme nous le savons, la culture nationale du peuple brésilien a été construite à partir d’un métissage de colons venus des quatre coins de la planète amenant avec eux leurs valeurs historiques, politiques et sociales. Ce mélange ethnique a façonné le peuple brésilien, devenant un peuple adaptable à toutes les situations, mais aussi très bureaucratique.
Les différences culturelles entre les pratiques professionnelles brésiliennes et françaises
La distance hiérarchique
La France et le Brésil possèdent un indice très élevé de distance hiérarchique qui démontre la facilité d’acceptation de l’inégalité des classes sociales ou de l’inaccessibilité des classes moyennes inférieures vers une ascension sociale. Ces pays possèdent une mentalité assez cloisonnée au niveau de la mobilité sociale, où la culture des réseaux sociaux est très encouragée.
Le degré d’inquiétude
Le contrôle de l’incertitude d’un pays est mesuré par le degré d’inquiétude de ses habitants face aux situations incertaines. En France, l’anxiété se manifeste par l’extériorisation des émotions et, en conséquence, par l’agressivité. Cette agressivité provoque des conflits et beaucoup de concurrence entre les personnes.
La résolution des conflits
A l’inverse, il existe au Brésil un réel évitement des conflits entre les personnes et par conséquent, l’incertitude de l’avenir est mieux accepté, d’où les prises de risques et d’initiatives plus fréquentes. Si la France préfère se tourner vers des activités où le risque est limité avec une aptitude à la planification et au contrôle, le Brésil va de l’avant, sans anticipation et sans avoir besoin d’une gestion à long terme.
Le degré d’autonomie
La dimension individualisme/collectivisme exprime le degré d’autonomie ou de solidarité envers un groupe. Dans la dimension collectiviste nous voyons la valorisation de l’esprit de groupe. Nous retrouvons ce type de mentalité dans les pays pauvres ou en voie de développement, comme c’est le cas du Brésil. La dimension individualiste se manifeste par le besoin d’avoir du temps pour sa vie personnelle et de la liberté dans le travail, comme nous pouvons voir dans la société française.
Les disparités hommes-femmes
La dimension masculine/féminine se manifeste par une forte séparation des rôles de deux sexes dans les tâches de la vie quotidienne. Par exemple, en France, dimension plus féminine, nous observons une répartition plus équitable des tâches, avec un souci de la qualité de vie et de l’environnement. Les habitants travaillent pour vivre. Contrairement au Brésil, fort indice de masculinité, la croissance économique est plus importante que la qualité de vie. Les habitants vivent pour travailler.
La compétence interculturelle
Nous pouvons constater que la compétence interculturelle joue un rôle prépondérant dans la gestion des personnes à caractères multiculturels. Cette compétence est bien plus importante que la simple connaissance d’un secteur ou d’un domaine d’activité. L’utopie selon laquelle le monde convergerait vers un type de management unique et universel n’est donc pas envisageable.
Et vous, avez-vous senti de grandes différences dans la pratique du management de votre entreprise ?
Et pour aller plus loin, retrouver notre article sur le management interculturel au Brésil.
Par Elizabeth Borghino pour My Little Brasil
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Pas tout à fait d’accord sur 3 points:- “La France et le Brésil possèdent un indice très élevé de distance hiérarchique qui démontre la facilité d’acceptation de l’inégalité des classes sociales ou de l’inaccessibilité des classes moyennes inférieures vers une ascension sociale.” L’informalité est reine au Brésil:un pauvre parle à un riche comme le riche parlerait au pauvre ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays d’Amérique Latine (Colombie, Vénézuela, Pérou etc.). Bureaucratique oui, soumis non!- “Dans la dimension collectiviste nous voyons la valorisation de l’esprit de groupe. Nous retrouvons ce type de mentalité dans les pays pauvres ou en voie de développement, comme c’est le cas du Brésil.”: comment expliquez-vous alors le turn-over des ressources humaines bien plus important qu’en France ?-“Contrairement au Brésil, fort indice de masculinité, la croissance économique est plus importante que la qualité de vie. Les habitants vivent pour travailler.” Vrai pour Sud-Est et le Sud du Brésil. Absurde pour tout le reste du Brésil. Avez-vous entendu parler du Carnaval de Rio ou de Bahia, le moment le plus attendu et le mieux préparé de l’année par les Brésiliens.Bien à vous. Dans l’attente de commentaire…
Totalement d’accord! son article est intéressant mais peu nuancé. Les comportements socio culturels varient d’une région à l’autre puisque le Brésil fait partie des pays les plus inégalitaires au monde.
En ce qui concerne la distance hiérarchique: est-elle élevée ou modérée? Est-ce que justement cette stat ne varie pas aussi d’une région à une autre?
Pas tout à fait d’accord sur 3 points:- “La France et le Brésil possèdent un indice très élevé de distance hiérarchique qui démontre la facilité d’acceptation de l’inégalité des classes sociales ou de l’inaccessibilité des classes moyennes inférieures vers une ascension sociale.” L’informalité est reine au Brésil:un pauvre parle à un riche comme le riche parlerait au pauvre ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays d’Amérique Latine (Colombie, Vénézuela, Pérou etc.). Bureaucratique oui, soumis non!- “Dans la dimension collectiviste nous voyons la valorisation de l’esprit de groupe. Nous retrouvons ce type de mentalité dans les pays pauvres ou en voie de développement, comme c’est le cas du Brésil.”: comment expliquez-vous alors le turn-over des ressources humaines bien plus important qu’en France ?-“Contrairement au Brésil, fort indice de masculinité, la croissance économique est plus importante que la qualité de vie. Les habitants vivent pour travailler.” Vrai pour Sud-Est et le Sud du Brésil. Absurde pour tout le reste du Brésil. Avez-vous entendu parler du Carnaval de Rio ou de Bahia, le moment le plus attendu et le mieux préparé de l’année par les Brésiliens.Bien à vous. Dans l’attente de commentaire…
Totalement d’accord! son article est intéressant mais peu nuancé. Les comportements socio culturels varient d’une région à l’autre puisque le Brésil fait partie des pays les plus inégalitaires au monde.
En ce qui concerne la distance hiérarchique: est-elle élevée ou modérée? Est-ce que justement cette stat ne varie pas aussi d’une région à une autre?
Bonjour Pierre,
Je vous remercie pour votre intéressant commentaire !
Effectivement il y a beaucoup d’informalité au Brésil, bien plus qu’en France, surtout quand il s’agit de l’assouplissement des règles préétablies. Nous appelons cela le “jeitinho brasileiro”, ce qui veut dire qu’il existe une solution pour tout; les brésiliens trouverons toujours une manière pour contourner les règles afin de faciliter les choses.
Cependant en ce qui concerne les classes sociales, je pense que la différence de classes est si forte au Brésil qu’il est impossible d’avoir de rapports égalitaires entre deux classes sociales différentes. Je ne pense pas qu’un pauvre parlerait à un riche, ou inversement, aussi facilement qu’n France. Il existe un énorme fossé entre les deux.
Cela trouve son origine dans l’héritage esclavagiste Brésilien, où chacun doit rester à sa place, sans oser franchir le “terrain d’autrui”.
Concernant le turn-over cela s’explique par le fait que les employés au Brésil n’encourent aucun risque à quiter leur emploi. Contrairement à la France, la sécurité de l’emploi n’existe pas (sauf pour les fonctionnaires). Un employé ne risque rien en quitant son emploi pour chercher un autre, car les allocations chômage sont inexistantes. L’emplyoeur n’ont plus, ne paye pas beaucoup de charges quand il licencie un employé. Cela facilite le turn-over. En France les employés sont très protégés et les syndicats sont estremements forts. Au Brésil cela est quasi inéxistant. D’ailleurs le droit à la grève au Brésil a été légalisé depuis les anées 1980, à la fin de la Dictature militaire.
Quand nous disons que les habitants vivent pour travailler, cela veut dire que les loisirs et la vie extra-travail sont moins importants que la vie professionnelle. Au Brésil la durée hebdomadaire de travail peut aller jusqu’à 44h (cela étant admis par la loi).
Il n’y a pas d’interdicition de travailler les dimanches et les temps de pause déjeuner ne sont pas pris en compte dans le temps de travail.
Sur le Caranaval, cela dure officiellement 5 jours par an, et les grandes vacances scolaires au Brésil représentent 1 mois en Juillet et 1 mois en Janvier, et 13 jours fériés dans l’année.
En espérant avoir pu éclaicir vos doutes :-).
Bien à vous
Bonjour Pierre,
Je vous remercie pour votre intéressant commentaire !
Effectivement il y a beaucoup d’informalité au Brésil, bien plus qu’en France, surtout quand il s’agit de l’assouplissement des règles préétablies. Nous appelons cela le “jeitinho brasileiro”, ce qui veut dire qu’il existe une solution pour tout; les brésiliens trouverons toujours une manière pour contourner les règles afin de faciliter les choses.
Cependant en ce qui concerne les classes sociales, je pense que la différence de classes est si forte au Brésil qu’il est impossible d’avoir de rapports égalitaires entre deux classes sociales différentes. Je ne pense pas qu’un pauvre parlerait à un riche, ou inversement, aussi facilement qu’n France. Il existe un énorme fossé entre les deux.
Cela trouve son origine dans l’héritage esclavagiste Brésilien, où chacun doit rester à sa place, sans oser franchir le “terrain d’autrui”.
Concernant le turn-over cela s’explique par le fait que les employés au Brésil n’encourent aucun risque à quiter leur emploi. Contrairement à la France, la sécurité de l’emploi n’existe pas (sauf pour les fonctionnaires). Un employé ne risque rien en quitant son emploi pour chercher un autre, car les allocations chômage sont inexistantes. L’emplyoeur n’ont plus, ne paye pas beaucoup de charges quand il licencie un employé. Cela facilite le turn-over. En France les employés sont très protégés et les syndicats sont estremements forts. Au Brésil cela est quasi inéxistant. D’ailleurs le droit à la grève au Brésil a été légalisé depuis les anées 1980, à la fin de la Dictature militaire.
Quand nous disons que les habitants vivent pour travailler, cela veut dire que les loisirs et la vie extra-travail sont moins importants que la vie professionnelle. Au Brésil la durée hebdomadaire de travail peut aller jusqu’à 44h (cela étant admis par la loi).
Il n’y a pas d’interdicition de travailler les dimanches et les temps de pause déjeuner ne sont pas pris en compte dans le temps de travail.
Sur le Caranaval, cela dure officiellement 5 jours par an, et les grandes vacances scolaires au Brésil représentent 1 mois en Juillet et 1 mois en Janvier, et 13 jours fériés dans l’année.
En espérant avoir pu éclaicir vos doutes :-).
Bien à vous
Bonjour Isa,
Je vous remercie pour avoir lu mon article et démontré de l’intérêt.
Concernant votre question, la distance hiérarchique au Brésil est très élevée, indépendamment des régions, car cela est du à la colonisation du Brésil, où la société esclavagiste était prédominante dans tout le pays. Etant une société très patriarcale, la distance hiérarchique se fait encore plus ressentir dans le milieu professionnel, où les niveaux socio-économiques ne se mélangent pas et ne se côtoient pas..
Bien à vous
Elizabeth
Bonjour Isa,
Je vous remercie pour avoir lu mon article et démontré de l’intérêt.
Concernant votre question, la distance hiérarchique au Brésil est très élevée, indépendamment des régions, car cela est du à la colonisation du Brésil, où la société esclavagiste était prédominante dans tout le pays. Etant une société très patriarcale, la distance hiérarchique se fait encore plus ressentir dans le milieu professionnel, où les niveaux socio-économiques ne se mélangent pas et ne se côtoient pas..
Bien à vous
Elizabeth