Jorge Abrahão est actuellement le Directeur et Président de l’Institutot Ethos de Empresas y Responsabilidade Social. My Little Brasil revient sur sa participation en tant qu’invité au débat « créer une économie durable pour tous » lors du Women’s Forum Brasil 2014.
Jorge, pouvez-vous nous présenter votre entreprise, l’Institut Ethos ?
L’Institut Ethos est une Organização da Sociedade Civil de Interesse Público (OSCIP, organisation d’intérêt public) qui a été créée dans le but de mobiliser, sensibiliser et aider les entreprises à gérer leur business de manière socialement responsable et construire une société durable et juste.
Ethos aide les entreprises à comprendre et incorporer le concept de responsabilité sociale des entreprises. Nous avons trois objectifs :
– influencer les entreprises à avancer vers le changement
– stimuler les entreprises à travailler d’une nouvelle manière
– donner aux entreprises l’opportunité de se placer sur les marchés du développement durable, des droits de l’Homme (femmes, LGBT, populations d’origine africaine et esclavage moderne) et de l’éthique.
Que pensez-vous du rôle d’événements tels que le Women’s Forum ?
Au Brésil, les femmes occupent un espace très important et pourtant, nous sommes loin d’une société démocratique. Aujourd’hui, seuls 8,6% des postes à responsabilité politique sont occupés par des femmes ! Le rôle de ce genre d’évènement est de nous rappeler ces réalités.
De plus, je pense que le Women’s Forum existe pour stimuler la réflexion, comme c’est le cas lors de tous les débats auxquels nous assistons, et d’attirer l’attention sur ces thématiques. Il est important aujourd’hui que ce genre d´événement donne plus de confiance aux femmes et les incite à participer, à occuper leur place.
Selon vous, quels sont les enjeux importants pour l’amélioration de la situation des femmes au Brésil ?
Tout d’abord, il me semble qu’il y a un grand travail de prise de conscience à fournir non seulement de la part des femmes mais surtout de la part des entreprises. Les entreprises devraient donner une place plus importante aux femmes, et ceci de manière volontaire en laissant plus de femmes occuper des postes à fortes responsabilités par exemple. Pour le moment, tout ce processus est trop lent.
Deuxièmement, il y a tout un enjeu autour des politiques publiques, notamment par le biais des quotas. Saviez-vous qu’au Brésil, la loi exige que chaque parti politique qui se présente pour une élection présente 30% de candidatures féminines ? Des candidatures ! On n’impose pas des quotas aux partis politiques sur la désignation de postes importants, mais sur les candidatures féminines ! Le Brésil a été classé 158ème sur 190 par le UIP (Union Inter-Parlementaire) en matière de représentation féminine au Parlement. Et il n’y a pas de places pour les femmes au Congrès non-plus.
Ensuite, les gouvernements doivent mettre en œuvre des programmes pour encourager les entreprises et les stimuler, petit à petit, à donner plus d’espace aux femmes. Les politiques publiques devraient agir de manière à imposer les conditions nécessaires à l’amélioration de la situation des femmes dans les entreprises.
Et pour aller plus loin, retrouvez le portrait de Jennifer Iverson, fondatrice de Primavera Consultoria.
Par Camélia Docquin pour My Little Brasil.